RÉFÉRENT
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Le référent est l'élément extérieur à quoi quelque chose peut être rapporté, référé. La linguistique saussurienne, pour qui « le signe linguistique unit, non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique » (Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale), oblige à distinguer entre la fonction référentielle, ou dénotation, et la signification, ou rapport entre signifiant et signifié à l'intérieur même du signe. La signification lie une séquence sonore ou graphique « arbre » à un sens : arbre ; la référence lie le signe « arbre » dans son tout aux arbres existants. Mais si la dénotation concerne bien, comme il est généralement admis, les signes occurrents, ceux de la parole, à la différence des signes types qui sont ceux de la langue, il faut conclure que le référent doit être aussi tel arbre présent ici, maintenant. Dès lors, la dénotation sera plus rare qu'on ne croit, puisque aussi bien l'arbre est absent de la page et de la chambre. À moins que ce dont le signe est signe ne soit pas si facile à déterminer : ainsi chez Aristote, au début de son traité Sur l'interprétation, ce sont les « affections de l'âme », elles-mêmes entretenant un rapport de similitude avec les choses, que les mots émis pourraient avoir pour référents. Si donc la fonction référentielle est une relation claire, l'identification du référent demeure problématique.
— Barbara CASSIN
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 1 page
Écrit par :
- Barbara CASSIN : chargée de recherche au C.N.R.S.
Classification
Autres références
« RÉFÉRENT » est également traité dans :
COURS DE LINGUISTIQUE GÉNÉRALE, Ferdinand de Saussure - Fiche de lecture
Dans le chapitre « La notion de signe » : […] « Le signe linguistique est donc une entité psychique à deux faces [...] Nous appelons signe la combinaison du concept et de l'image acoustique : mais dans l'usage courant ce terme désigne généralement l'image acoustique seule, par exemple un mot ( arbor , etc.). [...] L'ambiguïté disparaîtrait si l'on désignait les trois notions ici en présence par des noms qui s'appellent les uns les autres tou […] Lire la suite
DÉNOTATION
Terme qui désigne en linguistique l'ensemble des sens d'un signe, objet d'un consentement entre les usagers d'une langue. Il est emprunté à la logique, où il renvoie à l'extension du concept ; en linguistique, le terme dénotation n'a d'intérêt théorique que dans le couple qu'il forme avec connotation : il représente alors l'hypothèse selon laquelle il existe une communication purement informative […] Lire la suite
EXTENSION & COMPRÉHENSION, logique
Distinction introduite par la Logique de Port-Royal et portant sur les idées universelles : « J'appelle compréhension de l'idée les attributs qu'elle enferme en soi, et qu'on ne peut lui ôter sans la détruire, comme la compréhension de l'idée du triangle enferme extension, figure, trois lignes, trois angles, et l'égalité de ces trois angles à deux droits, etc. [...]. J'appelle étendue (ou exten […] Lire la suite
GENRE GRAMMATICAL
Catégorie morphologique supportée par diverses parties du discours, variables du reste selon les langues considérées, la seule constante qu'on puisse observer étant le caractère lexicalisé de la catégorie : entendons qu'à l'inverse du nombre le genre est donné dans la compétence du sujet pour chaque nom, indépendamment de la volonté du locuteur. Deux directions principales organisent, à partir de […] Lire la suite
KRIPKE SAUL (1940- )
Logicien et philosophe américain né le 13 novembre 1940 à Bay Shore, New York. Saul Aaron Kripke commence à travailler sur la sémantique de la logique modale dès le lycée (à Omaha, Nebraska). Il écrit à cette époque un article révolutionnaire, « A Completeness Theorem for Modal Logic », qui sera publié dans le Journal of Symbolic Logic en 1959, alors qu'il entre juste à Harvard. Diplômé en mathém […] Lire la suite
LANGAGE PHILOSOPHIES DU
Dans le chapitre « Les « mondes possibles » » : […] Sur le premier point, trois auteurs ont joué un rôle décisif : Saul Kripke, David Lewis et Hilary Putnam. Les deux premiers, à partir de problèmes posés par les logiques modales, à l'égard desquelles Quine avait toujours manifesté son hostilité, ont neutralisé le veto quinien sur les notions intensionnelles – c'est-à-dire qui ne satisfont pas à toutes les propriétés énoncées dans un domaine concep […] Lire la suite
LINGUISTIQUE & LITTÉRATURE
Dans le chapitre « Linguistique de l'énonciation » : […] La coupure même et la pertinence du seuil qui sépare phrase et texte se sont trouvées mises en question à l'intérieur de la linguistique elle-même. Une théorie de l'énonciation s'est élaborée, pour rendre compte de faits d'intersection des deux domaines, et cette théorie n'a pas manqué de rendre attentif à des faits de plus en plus nombreux et troublants. Il s'agissait, en effet, de rendre compte […] Lire la suite
MÉTAPHORE
Dans le chapitre « La tradition classique » : […] « Métaphore » vient du grec metaphora , qui signifie « transport » – au sens matériel comme au sens abstrait. Le terme est utilisé par Aristote dans la Poétique (1457 b) pour décrire une opération de langage. « La métaphore, écrit-il, est le transport à une chose d'un nom qui en désigne une autre, transport ou du genre à l'espèce, ou de l'espèce au genre, ou de l'espèce à l'espèce, ou d'après le […] Lire la suite
MYTHE - L'interprétation philosophique
Dans le chapitre « Le modèle structural » : […] Pour Claude Lévi-Strauss, le représentant le plus important de cette école en France, la mythologie doit être considérée comme une « mytho-logique », c'est-à-dire comme la mise en œuvre d'une sorte de logique qui ne peut être entendue que si l'on recourt aux présuppositions principales d'un modèle structural de langage. Selon ce modèle, élaboré par F. de Saussure, L. T. Hjelmslev, les structuralis […] Lire la suite
NOM
Dans le chapitre « Le nom et l'identification » : […] Les distinctions précédentes permettent de préciser ce que l'on veut dire quand on dit que le nom a fonction d'identification. Il y a une première forme d'identification, celle que l'individu reconnaît que le nom exerce à son propre égard dans l'interpellation : est « propre » le nom qui fait sursauter son porteur lorsqu'il est proféré en sa présence et suscite une réponse telle que : « Me voici » […] Lire la suite
Les derniers événements
2 août 2019 Arabie Saoudite. Autorisation accordée aux femmes de se rendre librement à l'étranger.
Ce texte met fin à l’obligation pour les femmes de requérir l’assentiment de leur référent masculin, père, mari ou fils, pour quitter le pays. […] Lire la suite
24-29 janvier 2014 France. Mouvement d'opposition à la « théorie du genre »
Les rumeurs diffusées sur Internet et relayées sur les réseaux sociaux et par textos, qui font état d'incitation à la masturbation ou d'apologie du transsexualisme et de l'homosexualité dans les classes, se réfèrent à l'expérimentation menée dans certaines écoles maternelles et primaires, depuis la rentrée de 2013, d'un programme baptisé « ABCD de l'égalité », qui vise à lutter contre les stéréotypes et les préjugés fondés sur la différence entre les sexes. […] Lire la suite
Pour citer l’article
Barbara CASSIN, « RÉFÉRENT », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 21 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/referent/