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PORGY AND BESS (G. Gershwin)

<it>Porgy and Bess</it> - crédits : Shiel/ Hulton Archive/ Getty Images

Porgy and Bess

Une popularité aussi universelle que celle de George Gershwin repose sur quelques malentendus et de solides raisons. Autodidacte face à la musique classique dont il adopte les formes – Rhapsody in Blue, Concerto pour piano en fa majeur, Un Américain à Paris, Ouverture cubaine... –, il n'apporte en effet aucune innovation harmonique ni contrapuntique, et, s'il emprunte au jazz son swing, ses carrures rythmiques et l'exotisme de ses couleurs, cette influence n'est que lointaine. Mais Gershwin est un fabuleux homme de scène et l'un des plus irrésistibles mélodistes de l'histoire musicale américaine : une douzaine de comédies musicales et d'innombrables chansons en témoignent. Avec son opéra Porgy and Bess, créé en 1935, il introduit pour la première fois dans le monde fermé de l'opéra « blanc » la vie et le langage du petit peuple noir, avec les rutilances de l'orchestre et la splendeur des voix. Rarement union des musiques savantes et populaires aura été aussi réussie.

Argument

L'action de Porgy and Bess, opéra en trois actes (neuf tableaux) sur un livret de DuBose Heyward et Ira Gershwin d'après la pièce Porgy de DuBose et Dorothy K. Heyward, elle-même tirée du roman Porgy de DuBose Heyward, se déroule dans les années 1920 à Catfish Row, quartier du vieux port de Charleston (Caroline du Sud) habité par les Noirs.

Acte I

Scène 1. Un soir d'été à Catfish Row. Dans une cour, chants et danses s'improvisent (« Jasbo Brown Blues »). Clara (soprano) chante une berceuse à son bébé (« Summertime an' the livin' is easy »). Quelques hommes, parmi lesquels Robbins (ténor) et le revendeur de drogue Sportin' Life (ténor), jouent aux dés. Le mari de Clara, Jake (baryton) tente à son tour de calmer son fils avec une ballade moqueuse (« Yes, a woman is a sometime thing »). Arrive le mendiant cul-de-jatte Porgy (baryton-basse), puis Crown (baryton) et sa maîtresse Bess (soprano). Les esprit s'échauffent et Crown porte un coup fatal à Robbins. Il s'enfuit, abandonnant Bess, que Sportin' Life tente d'entraîner : elle frappe à toutes les portes mais seul Porgy lui offre sa protection.

Scène 2. Le corps de Robbins repose dans la chambre de sa femme Serena (soprano). En déposant leur obole pour les obsèques, les voisins chantent un chœur en forme de negro spiritual (« An' he's gone, gone, gone »). Deux policiers font irruption. Un vieil homme, Peter (ténor), affirme avoir vu Crown tuer Robbins ; il est emmené comme témoin. La veillée funèbre reprend avec l'émouvant « My man's gone now » que chante Serena. Bess, enfin acceptée par la communauté, entonne un vibrant « Oh, we're leavin' for the Promise' Lan' ».

Acte II

Scène 1. À Catfish Row un mois plus tard, à l'époque des tempêtes. Jake et d'autres pêcheurs, poussés par la nécessité, se préparent à sortir en mer. Rayonnant de bonheur, Porgy sort de sa chambre (« Oh, I got plenty o' nuttin', an' nuttin's plenty fo' me. »). Sportin' Life rôde alentour. Un prétendu homme de loi, Frazier (baryton), vend à Porgy l'acte de divorce de Bess... qui n'a jamais été mariée à Crown ! Un busard qui plane au-dessus des toits apparaît comme un sinistre présage pour Porgy (Chanson du busard : « Boss, dat bird mean trouble. »). Pourtant tout le monde se prépare dans l'allégresse au pique-nique traditionnel qui doit avoir lieu dans l'île de Kittiwah. Porgy, qui écarte une nouvelle fois Sportin' Life et sa drogue, entame avec Bess un long duo d'amour (« Bess, you is my woman now ») et la persuade d'aller s'amuser avec les autres. Bess rejoint la foule qui embarque gaiement (« Oh, I can't sit down »).

Scène 2. Le soir est tombé sur la fête à Kittiwah. Sportin' Life[...]

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Pour citer cet article

Pierre BRETON. PORGY AND BESS (G. Gershwin) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Porgy and Bess</it> - crédits : Shiel/ Hulton Archive/ Getty Images

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