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PUCHEU PIERRE (1889-1944)

D'origine modeste, Pierre Pucheu est reçu brillamment à l'École normale supérieure. Après la guerre, il fait carrière dans la sidérurgie. Au lendemain du 6 février 1934, il adhère d'abord aux Croix-de-Feu du colonel de La Rocque, puis au Parti populaire français de Jacques Doriot avec qui il rompt à l'automne de 1938, l'accusant de corruption. Ses compétences techniques le font choisir comme secrétaire d'État à la Production industrielle par l'amiral Darlan, en février 1941 ; en juillet, il devient secrétaire d'État à l'Intérieur, fonctions qu'il assume avec énergie et dont il se démet en avril 1942 lorsque Laval revient au pouvoir. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, il écrit au général Giraud pour lui demander de servir sous ses ordres comme capitaine. Sur sa réponse positive (« Je suis prêt à vous accueillir et à vous donner une place dans une unité combattante sous réserve que vous ne ferez aucune politique »), il arrive à Casablanca en mai 1943 ; il est aussitôt placé en résidence surveillée et son procès s'ouvre le 4 mars 1944 devant le tribunal d'armée à Alger. Il est accusé d'avoir livré des otages aux Allemands, choisis notamment parmi les membres du Parti communiste qu'il avait, de préférence à d'autres Français, désignés à la répression. En dépit du fait qu'il s'était librement présenté, Pucheu fut condamné à mort et exécuté le 20 mars : en effet, au cours de ce premier procès de l'épuration, ce fut surtout le régime de Vichy qui fut jugé.

— Guy ROSSI-LANDI

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Écrit par

  • : docteur ès sciences politiques, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris

Classification

Pour citer cet article

Guy ROSSI-LANDI. PUCHEU PIERRE (1889-1944) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉPURATION (1944-1945)

    • Écrit par Armel MARIN
    • 1 147 mots

    En France, répression des actes de collaboration avec l'ennemi, en particulier à partir de l'été 1944. Dès le début de 1943, la mise à l'index de tous ceux qui avaient occupé de hautes fonctions dans le gouvernement de Vichy était décidée par les résistants et les gaullistes. En novembre 1943,...

  • GRENIER FERNAND (1901-1992)

    • Écrit par Charles-Louis FOULON
    • 713 mots

    Né à Tourcoing le 9 juillet 1901, Fernand Grenier est le fils d'un ouvrier métallurgiste mort pour la France en 1917. Ouvrier boulanger, il témoigne de son antimilitarisme lors de l'occupation de la Ruhr. Dès 1924, il suit les cours de l'école centrale du parti, aux côtés de ...

  • POLICE SOUS VICHY

    • Écrit par Jean-Marc BERLIÈRE
    • 3 868 mots
    • 1 média
    ...pourtant explicitement interdite. Dès l'été de 1942, pour concurrencer les officines policières et les polices latérales mises en place en 1941 par le secrétaire d'État à l'Intérieur Pierre Pucheu, qui n'avait aucune confiance dans les policiers républicains dont Vichy avait hérité, chaque...