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GLOSSOP PETER (1928-2008)

Peter Glossop fut, dans les années 1960 et 1970, l'un des barytons les plus recherchés dans le répertoire verdien, qu'il a chanté notamment au Metropolitan Opera de New York et sous la direction de Karajan. Il s'agit probablement du chanteur anglais qui a fait la plus brillante carrière internationale au cours de la seconde moitié du xxe siècle.

Il voit le jour à Sheffield le 6 juillet 1928, et entre dans la vie active comme employé de banque tout en étudiant le chant avec Eva Rich et Joseph Hislop. Il intègre la Sheffield Operatic Society, ce qui lui permet de faire en 1949 des débuts scéniques – amateurs – dans Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach (rôles de Docteur Miracle et de Coppelius). Il travaille ensuite avec Leonard Mosley. En 1952, il remporte le Great Caruso Contest et est engagé dans le chœur du Sadler's Wells Theater de Londres, où il fait un an plus tard ses débuts professionnels dans Moralès (Carmen de Bizet). En 1955, il y devient premier baryton et, en dehors des grands rôles verdiens, il chante Scarpia (Tosca de Puccini), Gérard (Andrea Chénier de Giordano), Figaro (Le Barbier de Séville de Rossini), Zurga (Les Pêcheurs de perles de Bizet), Guglielmo (Così fan tutte de Mozart) et le rôle-titre d'Eugène Onéguine de Tchaïkovski. En 1961, il remporte le premier prix du Concours international de chant de Sofia et fait ses débuts à Covent Garden dans Le Songe d'une nuit d'été de Britten (Demetrius). Puis il paraît dans Aïda de Verdi (Amonasro) et La Bohème de Puccini (Marcello) avant de remplacer, au pied levé, en 1964, Geraint Evans dans la production de Rigoletto de Franco Zeffirelli, sous la baguette de Georg Solti. La même année, il incarne le Conte di Luna dans la production du Trouvère signée Luchino Visconti, sous la direction de Carlo Maria Giulini. En 1965, il chante pour la première fois à la Scala (Rigoletto, au côté de Luciano Pavarotti, dans le rôle du Duc de Mantoue). Un an plus tard, il incarne Posa (Don Carlo de Verdi) pour ses débuts à l'Opéra de San Francisco et à l'Opéra de Paris. Il ne reviendra qu'une fois au Palais-Garnier, en 1974, pour Les Vêpres siciliennes. Karajan l'engage pour un Otello de légende (Iago), à Salzbourg en 1970, aux côtés de Jon Vickers (Otello) et Mirella Freni (Desdémone). Un an plus tard, il débute au Metropolitan Opera de New York, dans Scarpia, en même temps que le chef d'orchestre James Levine. Au cours des quinze années suivantes, il y participe à quatre-vingt-cinq représentations, mais y chante rarement les opéras de Verdi. C'est dans le rôle de Tonio (Paillasse de Leoncavallo) qu'il remporte son plus grand succès à New York. Parmi ses autres rôles, il incarne Escamillo (Carmen), Falstaff, Macbeth, Don Carlo (Ernani), Choroebus (Les Troyens de Berlioz, à Covent Garden, avec Colin Davis, 1969), Jokanaan (Salomé de Richard Strauss), Don Giovanni (Covent Garden, 1973), Wozzeck (Met, 1974), Billy Budd, Balstrode (Peter Grimes)... À partir de 1979, il se tourne davantage vers le répertoire allemand, ajoutant à son répertoire le Hollandais (Le Vaisseau fantôme), Mandryka (Arabella, à l'English National Opera, 1980) et Pizarro (Fidelio, au Met). Karajan le choisit pour deux de ses opéras filmés : Paillasse (Tonio) et Otello (Iago). Il se produit à la Staatsoper de Vienne (1968), au San Carlo de Naples, à la Deutsche Oper de Berlin, mais l'essentiel de sa carrière se déroule sur les deux grandes scènes londoniennes. Simon Boccanegra au Met en 1985 est peut-être son seul échec, qui le pousse à quitter la scène, après une dernière apparition dans Sharpless (Madama Butterfly) à Los Angeles en 1986. Il se retire dans l'ouest de l'Angleterre pour se consacrer à l'enseignement et assouvir sa passion pour le jazz. Il meurt à Devon, le 7 septembre 2008. Il a rédigé un livre de Mémoires avec Jon Tolansky,[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Pour citer cet article

Alain PÂRIS. GLOSSOP PETER (1928-2008) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )