Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PÉROTIN (XIIe-XIIIe s.)

Une identification difficile

Qui était Pérotin ? On s'accorde à penser que son nom est un diminutif de Pierre. Les musicologues se plongèrent dans l'étude des parchemins du temps de Philippe Auguste et de Saint Louis – notamment dans les archives de Notre-Dame – pour tenter de découvrir parmi les Pierre qui eurent quelque activité à la maîtrise de la cathédrale lequel pouvait être Perotinus Magnus. Notons que le chantier de la cathédrale fut ouvert en 1163 sous le règne de Louis VII et que, lorsqu'on parle d'école de Notre-Dame, il s'agit d'un répertoire concernant en fait tout le diocèse de Paris. Le traité de Jean de Garlande présente Pérotin comme un personnage dont la disparition est récente ; or ce traité a été daté de 1270 environ. Les recherches portent donc sur une longue période. Nous possédons quelques jalons : on sait, par exemple, par un texte de l'évêque Eudes de Sully, que le Viderunt omnes fut exécuté en 1198 et le Sederunt principes en 1199 ; comme il s'agit d'œuvres d'une technique avancée, on présume que leur auteur n'était pas un tout jeune homme lorsqu'il les a composées. D'autre part, si l'on suit Leo Schrade dans l'hypothèse ci-dessus mentionnée, Pérotin aurait écrit le « conduit » pour le sacre de Saint Louis, qui eut lieu en 1226. Le musicien aurait donc vécu dans le dernier tiers du xiie siècle et le premier tiers du xiiie siècle.

Plusieurs Pierre ont retenu l'attention des enquêteurs. Jacques Chailley fait état de cinq hypothèses dont la plus sérieuse semble être celle de Jacques Handschin : elle concerne un « sous-chantre » (Petrus succentor) dont le nom paraît dans divers actes de 1208 à 1238 et est mentionné après sa mort comme prêtre (sacerdos) en compagnie de l'évêque Odon et du doyen Hugues. Mais l'incertitude demeure.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Roger BLANCHARD. PÉROTIN (XIIe-XIIIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARS ANTIQUA

    • Écrit par Edith WEBER
    • 1 876 mots
    • 2 médias
    ...à deux voix, pour les vêpres et la messe), par exemple, l'organum duplum (à deux voix), Judaea et Jherusalem, dans le style de l'organum fleuri. L'un de ses successeurs à Notre-Dame de Paris, Pérotin, est le plus illustre de ces déchanteurs, vers 1200. L'Anonyme IV le mentionne comme ...
  • BASSE, musique

    • Écrit par Henry BARRAUD
    • 3 508 mots
    • 1 média
    ...la future basse semble apparaître dans ces notes tenues en valeurs longues, autour desquelles se déploient les vocalises entrecroisées d'un conduit de Pérotin. Elles ne changent que de loin en loin et, mises bout à bout, elles finissent par énoncer le thème de telle ou telle antienne grégorienne. Mais...
  • CONTREPOINT

    • Écrit par Henry BARRAUD
    • 4 643 mots
    ...années du xiiie siècle, ce genre atteint à son apogée dans le cadre de l'École de Notre-Dame où brillent les noms de Léonin et surtout de Pérotin. Celui-ci traite couramment l'organum à trois ou quatre voix, ces voix évoluant le plus possible dans un rythme qui leur est commun et selon la...

Voir aussi