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SPENGLER OSWALD (1880-1936)

L'âme apollinienne et l'âme faustienne

Spengler distingue huit grandes cultures (égyptienne, babylonienne, indienne, chinoise, mexicaine, arabe, antique, occidentale). Il se flatte d'avoir « découvert » la culture arabe et son âme « magique », mais c'est à la culture antique et à la culture occidentale, caractérisées respectivement par l'âme « apollinienne » et par l'âme « faustienne », qu'il réserve ses meilleurs développements. La manière dont est vécu et pensé l'espace fournit le « symbole originel » permettant de déchiffrer tous les symboles à travers lesquels se manifeste l'âme de chaque culture. Ainsi, l'âme apollinienne, qui répugne à l'illimité et s'attache à ce qui est clairement circonscrit, s'exprime dans la géométrie euclidienne, la statuaire, la tragédie, la Cité-État. L'âme faustienne, au contraire, s'épanouit dans les espaces illimités et les visées sans fin. La forme musicale de la fugue, les cathédrales dressées vers le ciel, la peinture à l'huile, le portrait, la perspective, le clair-obscur, le drame shakespearien, le calcul infinitésimal, les grandes explorations, les armes à longue portée, le télégraphe et le téléphone, l'État moderne, l'impérialisme politique et économique sont autant de manifestations de l'éternelle inquiétude qui pousse l'homme occidental à désirer l'inaccessible.

— Alain PONS

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Écrit par

  • : maître de conférences honoraire à l'université de Paris-X-Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Alain PONS. SPENGLER OSWALD (1880-1936) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Oswald Spengler - crédits : ullstein bild/ Getty Images

Oswald Spengler

Autres références

  • LE DÉCLIN DE L'OCCIDENT, Oswald Spengler - Fiche de lecture

    • Écrit par Éric LETONTURIER
    • 1 242 mots
    • 1 média

    Écrivain politique récemment établi à Munich, Spengler (1880-1936) rédige en 1918 le tome I (remanié en 1923) de cette somme historico-philosophique dont la sortie, coïncidant avec l'époque sombre et tourmentée de la défaite allemande, lui valut, pour s'être fait le dépositaire de la ...

  • DÉCADENCE

    • Écrit par Bernard VALADE
    • 9 945 mots
    ...cependant présente dans les Considérations d'un apolitique (1918), l'Avenir de l'Europe (1918) et les écrits de Rathenau. Elle est exclue par O. Spengler. L'homme civilisé, l'homme des cités pétrifiées, a définitivement dirigé son énergie au-dehors ; il ne lui reste plus que des possibilités...
  • DÉCOLONISATION

    • Écrit par Charles-Robert AGERON
    • 7 311 mots
    • 31 médias

    Le terme « décolonisation », contrairement à une opinion répandue, n'est pas un néologisme créé au début des années 1950. En réalité, le mot est attesté dès 1836, notamment dans le manifeste de Henry Fonfrède : Décolonisation d'Alger, qui recommandait l'évacuation de l'...

  • ESPACE, architecture et esthétique

    • Écrit par Françoise CHOAY, Universalis, Jean GUIRAUD
    • 12 347 mots
    • 4 médias
    Spengler, à son tour, a privilégié l'espace de l'architecture, qu'il prend soin de distinguer des espaces abstraits – irréels – des mathématiques, comme forme d'accès directe à l'univers des grandes cultures : « L'espèce de l'étendue », telle qu'elle est éprouvée par l'expérience créatrice de la profondeur,...
  • FAUST

    • Écrit par André DABEZIES
    • 3 901 mots
    • 7 médias
    À la fin de 1918 paraît à Munich un ouvrage imposant de philosophie de l'histoire, Le Déclin de l'Occidentd'Oswald Spengler. L'« homme faustien » y est présenté comme le type constant de l'homme occidental depuis le Moyen Âge. Sa force et sa grandeur lui viennent de sa passion de...

Voir aussi