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NOUVELLE-ANGLETERRE

Un « vieux pays », berceau de l’histoire yankee

Jusqu’à l’arrivée des Européens, les effets du peuplement amérindien sont modestes et ponctuels sur les paysages de la région. Les historiens estiment la population autochtone vers 1500 autour de 100 000 personnes. Il s’agit de tribus semi-nomades pratiquant des semis agricoles (maïs, haricots), associés à la chasse et à la cueillette. C’est en 1620 que le Mayfloweret ses « pères pèlerins » en quête de liberté religieuse abordent la baie de Plymouth et fondent la colonie éponyme.

Boston, États-Unis - crédits : Harshil Shah/ Flickr.com ; CC BY-ND 2.0

Boston, États-Unis

Les arrivées successives de colons anglais aboutissent à la création d’un paysage rural qui est la réplique de nombreuses campagnes britanniques. Le bocage, le morcellement du parcellaire, l’habitat groupé, la tradition du village green (la place publique), l’organisation communautaire sur des bases religieuses ainsi que la pratique initiale d’une agriculture vivrière constituent des marqueurs encore visibles de l’influence anglaise. Il en est de même pour l’urbanisation concomitante du développement industriel. Les zones rurales se sont progressivement dépeuplées au bénéfice des bourgs. Au cours du xixe siècle apparaît un réseau urbain hiérarchisé. Ainsi se sont spécialisés en chaîne des centres artisanaux, de petites villes-marchés, des ports, des villes moyennes et, à la tête du réseau, la métropole, Boston.

L’influence historique du protestantisme caractérisée par la pratique du libre examen se manifeste dans l’attachement aux institutions démocratiques locales comme les town meetingsou « assemblées communales ». Elle est aussi évidente dans l’intérêt porté à l’éducation, comme l’indique le développement des écoles et universités, dont la plus prestigieuse, Harvard, créée à Cambridge, aux abords de Boston, en 1636.

L’histoire économique de la Nouvelle-Angleterre en ce qui concerne l’évolution des systèmes productifs est quasi parallèle à celle de l’Angleterre jusqu’au milieu du xxe siècle. Après une période de développement agricole fondée sur la culture des céréales et l’élevage, la région connaît une prospérité maritime grâce à la pêche et au commerce intercontinental. L’industrialisation fondée sur l’exploitation des ressources naturelles renforce l’essor économique. La région devient dès le milieu du xixe siècle l’une des premières ceintures industrielles des États-Unis avec l’industrie du cuir et surtout celle du textile, concentrées dans les milltowns comme Manchester ou Lawrence, installées près des chutes d’eau. Dans les années 1960, le déplacement progressif de ces industries vers le sud du pays pour réduire les coûts de production entraîne un déclin économique et régional.

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Pour citer cet article

Christian PIHET. NOUVELLE-ANGLETERRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Nouvelle-Angleterre, États-Unis - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Angleterre, États-Unis

Nouvelle-Angleterre, États-Unis - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Angleterre, États-Unis

Littoral de la Nouvelle-Angleterre, États-Unis - crédits : Dan Hanscom/ Shutterstock.com

Littoral de la Nouvelle-Angleterre, États-Unis

Autres références

  • BOSTON

    • Écrit par Laurent VERMEERSCH
    • 1 593 mots
    • 3 médias

    Capitale de l’État du Massachusetts et principale ville de Nouvelle-Angleterre, Boston, avec ses 673 000 habitants en 2016, est au cœur de la dixième agglomération des États-Unis (4,8 millions d’habitants). Elle est également la deuxième agglomération de la mégalopole BosWash (Boston-Washington),...

  • COTTON JOHN (1584-1652)

    • Écrit par Pierre-Yves PÉTILLON
    • 798 mots

    Le pasteur puritain qui allait devenir la plus grande figure de « la Plantation du Seigneur » en Nouvelle-Angleterre est né en 1584. Le mouvement qui milite pour que l'Église d'Angleterre extirpe d'elle-même les « reliques du papisme » et tout ce qui subsiste dans les églises du royaume de la...

  • ELIOT JOHN (1604-1690)

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 137 mots

    Né en Angleterre, ordonné ministre dans l'Église anglicane, John Eliot émigra, en 1631, à Boston. Pasteur de Roxbury (1632), il prêche aux Indiens, dont il étudie les langues, à Nonantum, puis à Natick. Son activité est soutenue par la Société pour la propagation de l'Évangile dans la ...

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Géographie

    • Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER, Catherine LEFORT, Laurent VERMEERSCH
    • 19 922 mots
    • 19 médias
    ...Cette ligne de hauteurs commence dans l'île de Terre-Neuve, s'allonge en Nouvelle-Écosse et dans le Nouveau-Brunswick, au Canada, forme l'ossature de la Nouvelle-Angleterre et se prolonge jusqu'au sud d'Atlanta, tout près du golfe du Mexique. On peut la suivre sur 3 600 kilomètres. Les mêmes plissements...
  • Afficher les 15 références

Voir aussi