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NICOLAS RÉGNIER, L'HOMME LIBRE (exposition)

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Caravage et son influence suscitent un fort regain d’intérêt parmi les spécialistes du xviie siècle. Divers ouvrages et manifestations – rappelons Valentin de Boulogne au Louvre en 2016 – en témoignent. L’exposition Nicolas Régnier, l’homme libre, 1588-1667, au musée d’Arts de Nantes (1er décembre 2017 - 11 mars 2018), la première de niveau international consacrée au peintre, n’a pas déparé.

Rebaptisé en 2017 « musée d’Arts », le musée des Beaux-Arts de Nantes, qui conserve un remarquable ensemble d’œuvres d’artistes de la mouvance caravagesque – le Maître de l’Annonce aux bergers (influencé par José de Ribera), Virginia Vezzi, l’épouse de Vouet, l’étonnant maître anonyme français d’un Souper à Emmaüs, voire, dans sa singularité irréductible, Georges de La Tour – fait partie, avec le musée Fabre à Montpellier ou le musée des Augustins à Toulouse, de ceux qui ont vocation à mettre en lumière ce moment si important de la peinture européenne.

Réunissant une quarantaine de tableaux et dessins de Nicolas Régnier issus de grandes collections publiques et privées françaises ou étrangères, accompagnée d’un excellent catalogue comprenant, outre des notices détaillées des œuvres exposées, une série d’études sur les périodes romaine et vénitienne de l’artiste – mentionnons les contributions d’Adeline Collange-Perugi et d’Annick Lemoine, les deux commissaires – et sur son activité de marchand et de collectionneur, cette exposition aura mérité d’être reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de bénéficier ainsi d’une aide financière de la part de l’État.

Le milieu romain

D’origine flamande, né à Maubeuge vers 1588, formé dans l’atelier d’Abraham Janssens à Anvers où il fréquente des peintres de sa génération comme Gérard Seghers et Theodor Rombouts, Régnier appartient à ce qu’il est convenu d’appeler la « seconde vague caravagesque ». À Parme dès 1616 au service des Farnèse comme simple valet, il arrive à Rome en 1617, soit sept ans après la mort de Caravage. On verra que dans son œuvre l’influence, parfois directe, passe aussi par l’exemple d’autres artistes.

Dans la Ville éternelle, Régnier semble s’imposer assez rapidement dans le milieu des peintres et des collectionneurs : membre fondateur de la Schildersbent, fraternité d’artistes nordiques (évoquée dans l’exposition Les Bas-fonds du baroque au musée du Petit Palais à Paris en 2015), il y reçoit parmi les Bentvueghels (« oiseaux de la bande ») le surnom « d’homme libre » ; il est, en 1622-1623, « peintre domestique » du marquis Vincenzo Giustiniani, ancien protecteur de Caravage, est intégré à la compagnie des Virtuosi al Pantheon avant d'obtenir en 1624 la charge de provveditore allo studio à l’Accademia di San Luca.

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Robert FOHR. NICOLAS RÉGNIER, L'HOMME LIBRE (exposition) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 09/07/2018