NICOLAS II ALEXANDROVITCH (1868-1918) empereur de Russie (1894-1917)
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Dernier tsar de Russie, fils aîné d'Alexandre III, Nicolas II succède à son père le 1er novembre 1894 et il est couronné le 26 mai 1895.
Nicolas II inspecte les troupes
Lui-même en uniforme cosaque, le tsar Nicolas II (1868-1918), à cheval, inspecte les troupes cosaques, en janvier 1917.
Crédits : Topical Press Agency/ Hulton Royals Collection/ Getty Images
Ni par son éducation ni par son tempérament, Nicolas II n'est préparé à la tâche écrasante de gouverner un immense empire agité depuis un demi-siècle par les mouvements sociaux et politiques les plus divers. De caractère timide, aux goûts modestes et bourgeois, préférant la vie familiale, il reçoit l'éducation limitée d'un officier de la garde. Le 26 novembre 1894, il épouse Alice, princesse de Hesse, qui prend le nom d'Alexandra Feodorovna, dotée d'un caractère plus fort, mais morbide, tombant facilement sous la coupe des charlatans spiritualistes, en particulier de Raspoutine, qui possédait le don d'arrêter l'hémophilie du tsarévitch. Incapable de choisir de bons collaborateurs et aussi de comprendre qu'il fallait modifier le système autocratique, il ne peut se résoudre à renoncer au pouvoir absolu, tout en manquant en même temps de la volonté et de la personnalité nécessaires pour l'imposer.
Le tsar Nicolas II, en compagnie de son épouse, Alexandra Feodorovna, vers 1905. Durant la Première Guerre mondiale, la population rend Nicolas II responsable des défaites successives de l'armée russe et des pénuries. C'est le terreau de la révolution de février 1917.
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Grigori Efimovitch Novkykh (1872-1916), dit Raspoutine, personnage dont le rôle politique est controversé, ici vers 1910.
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Dès son avènement, Nicolas II, tout comme son père, proclame son intention de ne pas libéraliser le régime. Poussé par ses conseillers, il s'engage en Asie dans une politique ayant pour dessein de faire de la Russie une grande puissance eurasienne. Mais l'issue malheureuse de la guerre russo-japonaise provoque la première révolution de 1905.
Le 3 mars 1905, le tsar accepte à contrecœur la convocation d'une assemblée consultative, la Douma. Le 30 octobre 1905, il signe le manifeste établissant un régime constitutionnel ; mais, dès que le danger immédiat est écarté, il retire progressivement les pouvoirs à la Douma et favorise les groupements d'extrême droite, telle l'Union du peuple russe.
Le 10 mai 1906, le tsar Nicolas II ouvre la première séance de la Douma, dans le palais d'Hiver, à Saint-Pétersbourg.
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Pendant la guerre, de 1914 à 1917, il intervient maladroitement, sous la pression de Raspoutine, dans les nominations des généraux et des ministres. Vers la fin de la guerre, marquée par des défaites successives dont Nicolas II est rendu responsable par toutes les couches de la population, y compris par ses proches, des émeutes éclatent à Petrograd ; la Douma [...]
Palais d’Hiver, Petrograd, 1917
Manifestation devant le palais d'Hiver, à Petrograd (Saint-Pétersbourg), en février 1917. Le bâtiment, qui devient le mois suivant le siège du gouvernement provisoire, est pris par les bolcheviques dans la nuit du 24 au 25 octobre 1917. C'est le point d'orgue de la révolution d'octobre.
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Écrit par :
- Alexandre BENNIGSEN : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
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Pour citer l’article
Alexandre BENNIGSEN, « NICOLAS II ALEXANDROVITCH (1868-1918) - empereur de Russie (1894-1917) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/nicolas-ii-alexandrovitch/