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INTERSTELLAIRE MILIEU

Les poussières interstellaires

En plus du gaz, le milieu interstellaire contient des poussières ténues de dimensions comprises entre une fraction de nanomètre et une dizaine de nanomètres. Les poussières absorbent et diffusent sélectivement la lumière des étoiles, c'est-à-dire qu'elles agissent plus sur le rayonnement ultraviolet et bleu que sur le rouge et l'infrarouge. Ce sont elles qui rendent totalement opaques les nuages moléculaires. De plus, lorsqu'elles sont orientées par le champ magnétique de la Galaxie, elles polarisent linéairement la lumière des étoiles situées à l'arrière-plan. Ces poussières sont chauffées par le rayonnement stellaire qu'elles absorbent, et réémettent dans l'infrarouge lointain l'énergie ainsi reçue. Leur température est généralement de l'ordre de 10 à 20 kelvins, mais elle peut être notablement plus élevée dans certains nuages moléculaires qui sont chauffés par les étoiles jeunes situées à l'intérieur ou à proximité. On estime que la moitié de l'énergie émise par les étoiles de notre Galaxie est ainsi absorbée et réémise par les poussières interstellaires.

Les poussières sont constituées soit de silicate soit de graphite. Lorsqu'elles se trouvent à l'abri du rayonnement dans les nuages moléculaires, elles peuvent se recouvrir d'un manteau de glace d'eau et d'autres molécules (CO, CO2, CH4, CH3OH, NH3, etc.). Des réactions chimiques peuvent s'y produire, contribuant à engendrer certaines molécules interstellaires, et particulièrement la molécule d'hydrogène, qui ne peut guère être synthétisée que par catalyse sur des poussières.

Certaines poussières de très petite taille sont probablement de grosses molécules aromatiques polycycliques hydrogénées (les PAH). Lorsqu'elles absorbent un photon ultraviolet ou même visible, elle peuvent être temporairement portées à des températures très élevées, jusqu'à 1 000 kelvins, et émettent alors des bandes caractéristiques dans l'infrarouge moyen. Elles contribuent fortement au bilan énergétique du milieu interstellaire.

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

James LEQUEUX. INTERSTELLAIRE MILIEU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Nuage du Cygne - crédits : NASA

Nuage du Cygne

Nébuleuse d'Orion - crédits : NASA/ ESA/ M. Robberto, STScI/ ESA & the Hubble Space Telescope Orion Treasury Project Team

Nébuleuse d'Orion

Barnard 68 - crédits : European Southern Observatory

Barnard 68

Autres références

  • ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array)

    • Écrit par Pierre LÉNA
    • 2 129 mots
    • 5 médias
    La chimie interstellaire est pratiquement née avec la radioastronomie millimétrique dans les années 1980. Avec A.L.M.A., elle entre dans une nouvelle phase, puisque des molécules peuvent être détectées dans tous les types d'objets, en particulier à très grande distance. La complexité des échanges physico-chimiques,...
  • ASTROCHIMIE

    • Écrit par David FOSSÉ, Maryvonne GERIN
    • 4 388 mots
    • 3 médias

    Dans les années 1960, l'espace intersidéral était encore considéré comme un environnement vide, hostile et stérile. Suivant en cela Arthur Stanley Eddington (1926), les astrophysiciens de l'époque jugeaient « difficile d'admettre l'existence de molécules dans l'espace interstellaire, parce...

  • ÉTOILES

    • Écrit par André BOISCHOT, Jean-Pierre CHIÈZE
    • 13 456 mots
    • 8 médias
    Dans notre Galaxie, la majeure partie de la matière du milieu interstellaire est condensée en nuages interstellaires ; ces nuages sont de deux types :
  • GALAXIE LA ou VOIE LACTÉE

    • Écrit par James LEQUEUX
    • 6 019 mots
    • 4 médias
    Le gaz interstellaire est formé d'hydrogène neutre ou ionisé, d'hélium et d'une petite quantité d'atomes plus lourds. Sa masse totale est de l'ordre de 5 p. 100 de celle des étoiles. Sa structure et sa dynamique sont extrêmement complexes. Il est très concentré le long du plan galactique. De grands...
  • Afficher les 18 références

Voir aussi