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UNAMUNO MIGUEL DE (1864-1936)

Des écrivains qui composent ce que l'on appelle, en Espagne, la «  génération de 98 », Unamuno fut l'un des plus divers, des plus remuants, des plus ardents. Avec Azorín, Baroja, Machado, Valle-Inclán, Maeztu – au lendemain du désastre de la guerre avec les États-Unis et de la perte des dernières colonies –, Unamuno contribua à animer la vie intellectuelle de son pays, à donner un éclat nouveau à sa littérature. Personnalité complexe et tourmentée, il voulut à la fois secouer la torpeur de ses contemporains et aider à promouvoir une nouvelle conscience politique et religieuse. « Dans notre monde intellectuel, écrivait A. Machado en 1905, personne ne suscite autant la guerre que le savant Unamuno. Un esprit batailleur, expansif et généreux habite cet homme quichottesque [...]. Les notes dominantes, chez lui, sont : l'audace d'entreprendre, l'ambition de gloire et l'affirmation constante et décidée de sa personnalité [...]. Unamuno est de la lignée des mystiques espagnols, ces âmes de feu. »

« Cette vie de chair et de douleur... »

Miguel de Unamuno naquit à Bilbao. L'éducation religieuse reçue dans son enfance laissa en lui une trace indélébile. Après ses études supérieures à Madrid, il obtint, en 1891, la chaire de grec à l'université de Salamanque dont il devint recteur en 1901. En 1924, sous la dictature de Primo de Rivera, il est condamné à l'exil dans l'île de Fuerteventura (Canaries). Ayant réussi à s'enfuir, il réside en France jusqu'en 1930. En 1931, il proclame lui-même la République à la mairie de Salamanque. Il renonce vite à son mandat de député pour reprendre sa chaire et sa charge de recteur, tout en déployant une intense activité d'écrivain, de journaliste et de conférencier. Il mourut à Salamanque.

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

Classification

Pour citer cet article

Bernard SESÉ. UNAMUNO MIGUEL DE (1864-1936) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CRÉATION LITTÉRAIRE

    • Écrit par Gilbert DURAND
    • 11 578 mots
    • 3 médias
    ...existentielles ne sont que des ingrédients, des ornements, des accessoires qui gravitent autour de l'impératif de l'œuvre. De cette primauté Miguel de Unamuno (La Vie de Don Quichotte et de Sancho Pança) avait une forte conscience, lorsqu'il assurait que l'immortel chef-d'œuvre de Cervantès passait...
  • ESPAGNE (Arts et culture) - La littérature

    • Écrit par Jean CASSOU, Corinne CRISTINI, Jean-Pierre RESSOT
    • 13 749 mots
    • 4 médias
    Ganivet était l'ami de Miguel de Unamuno (1864-1936), le maître de la génération de 1898 et l'une des figures capitales de l'Espagne, devenue légende à cause de sa carrière passionnée de lutteur, sa gloire de recteur de l'université de Salamanque, son exil sous Primo de Rivera, son retour triomphal...
  • L'ESSENCE DE L'ESPAGNE, Miguel de Unamuno - Fiche de lecture

    • Écrit par Bernard SESÉ
    • 882 mots

    Au cours de l'année 1895, Miguel de Unamuno (1864-1936) publia, dans la revue La España moderna, cinq essais rassemblés, par la suite, dans un volume, sous le titre En torno al casticismo (1902). L'Essence de l'Espagne, le titre donné à ce livre par Marcel Bataillon, dans sa traduction...

Voir aussi