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MENNONITES

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Migrations mennonites

Pacifistes, les mennonites refusent, en théorie, de porter les armes et de prêter serment. Combinée avec d'autres traits culturels et sous l'influence d'autres facteurs, cette attitude les a obligés à de nombreuses migrations. Au xviie siècle, certains d'entre eux allèrent se fixer en Russie. Mais leur déplacement le plus important a eu lieu, dès les xviie et xviiie siècles, et surtout au xixe, vers l'Amérique du Nord (Canada et États-Unis). Environ un tiers des mennonites habitent toujours cette partie du monde. Ils y sont groupés en un certain nombre de « conférences » plus ou moins conservatrices, en particulier pour ce qui est des formes de la non-mondanité. On y rencontre les mennonites les plus résolument conservateurs, les amish, qui refusent toute forme de contacts, même ecclésiastiques, avec les autres mennonites. Leur habillement particulier a été popularisé par la photographie. D'autres mennonites moins conservateurs, d'origine russe, ont retenu l'attention des observateurs par leurs méthodes de colonisation agricole et les formes de leur vie sociale.

Les estimations du nombre de mennonites dans le monde oscillent entre 1,7 et 2 millions de croyants. Mais les mennonites ont connu des tensions et des scissions, ce qui rend difficile une évaluation exacte. À la suite d'efforts missionnaires en provenance d'Europe, mais surtout d'Amérique du Nord, il existe des mennonites en Afrique, en Asie et en Océanie. L'Europe en comptait environ 60 000 à la fin des années 2010 (dont à peu près 2 000 en France).

Les mennonites, persécutés, puis vivant volontairement à l'écart du monde, ont surtout, dans l'histoire, une réputation de grande honnêteté, de souci du travail bien fait, de progressisme agricole, de charité agissante et d'hospitalité généreuse. La recherche actuelle tend à leur reconnaître un rôle particulier dans l'expérimentation des formes de vie en commun qui ont abouti, par des cheminements divers, au coopératisme.

— Jean SÉGUY

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Écrit par

  • : docteur ès lettres et sciences humaines, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales

Classification

Pour citer cet article

Jean SÉGUY. MENNONITES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 16/04/2021

Autres références

  • BAPTISME

    • Écrit par
    • 1 086 mots
    ...radicalisme continental du siècle précédent. Au sens strict, les anabaptistes sont les premiers baptistes. On peut en dire autant des antitrinitariens et des mennonites. Les baptistes à proprement parler représentent un croisement entre l'ecclésiologie congrégationaliste et la pratique baptismale mennonite,...
  • CANADA - Espace et société

    • Écrit par
    • 12 678 mots
    • 5 médias
    ...le paysage, en dépit de l’uniformité du cadastre et des pratiques d’installation somme toute assez homogènes. Ainsi, la présence des quelque sept mille mennonites russes qui ont été les premiers colons à s’installer au Manitoba dans les années 1870 est encore visible dans la vallée de la rivière Rouge,...
  • CHACO

    • Écrit par et
    • 2 814 mots
    • 2 médias
    Aussi  le  gouvernement  paraguayen autorisa-t-il, en 1927, l'implantation de colons mennonites sur d'immenses domaines (900 000 hectares) achetés à Carlos Casado, près de la frontière bolivienne. Il leur accorda une autonomie complète et des franchises, notamment l'exemption fiscale et militaire,...
  • SMYTH ou SMITH JOHN (1565 env.-1612)

    • Écrit par
    • 210 mots

    Fondateur de la première assemblée du baptisme anglais, John Smyth étudia la théologie à Cambridge à partir de 1586. Devenu ministre de l'Église d'Angleterre, puis prédicateur puritain en 1602, il se laisse gagner aux idées de Robert Browne (1550-1636), le « père du congrégationalisme ». En 1603,...