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BROOKS MEL (1926- )

Un art de la parodie

Sa carrière de réalisateur commence vraiment avec Les Producteurs (1968), un long-métrage qui, s’il ne rencontre pas un grand succès, reçoit l’oscar du meilleur scénario original. Dans ce film, un producteur de théâtre (Zero Mostel) qui connaît des difficultés financières choisit, de mèche avec son comptable (Gene Wilder, qui jouera dans nombre des films de Mel Brooks), de vendre en surnombre des parts dans une production à venir. Ils espèrent que le spectacle en question, une comédie musicale intitulée Le Printemps d’Hitler, sera suffisamment mauvais et choquant pour être un échec et s’arrêter rapidement, ce qui leur permettra de s’enfuir avec l’argent des investisseurs. À leur consternation, la pièce, lue au second degré par le public, est un triomphe. Malgré une réaction mitigée des critiques et un mauvais début au box-office, le film trouve d’ardents défenseurs, dont l’acteur Peter Sellers.

Les Producteurs finira par devenir un film culte. Son numéro musical central absurdement entraînant, dans le style de Busby Berkeley, et la composition de Dick Shawn dans le rôle d’un Adolf Hitler bohème, sont typiques de l’approche comique du cinéaste, qui va de manière provocante à l’encontre des attentes du public. Brooks, dont la sensibilité artistique a été fortement influencée par sa conscience d’être, de par sa judéité, un marginal dans la société américaine, place audacieusement Hitler au centre de sa comédie et le transforme en clown. En faisant cela, il recourt à un procédé typique de la parodie, à savoir l’introduction d’un personnage, d’une situation ou d’un événement dans un contexte qui lui est totalement étranger. Brooks reviendra sans cesse à cette approche au cours de sa carrière de réalisateur.

Suit une autre comédie à l’humour tout aussi peu subtil, Le Mystère des douze chaises (1970), qui se passe en Russie au début du communisme et où il est question de bijoux dissimulés dans le pied d’une chaise de salon. Un prêtre, un aristocrate et un homme de confiance deviennent rivaux dans la recherche du trésor, pour le plus grand amusement du spectateur, bien que l’audience du film reste plutôt confidentielle.

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Pour citer cet article

Michael BARSON et Harold L. ERICKSON. BROOKS MEL (1926- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 20/05/2015

Autres références

  • COMÉDIE AMÉRICAINE, cinéma

    • Écrit par
    • 5 126 mots
    • 18 médias
    ...américaine moderne, faisant triompher un « humour juif » déjà illustré dans le domaine burlesque par les Marx Brothers au début du parlant, Jerry Lewis ou Mel Brooks (Les Producteurs, 1969 ; La Folle Histoire du monde, 1981). Woody Allen crée un personnage original à fort soubassement culturel dont il ne...