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SELLERS PETER (1925-1980)

Peter Sellers - crédits : Alan Meek/ Hulton Archive/ Getty Images

Peter Sellers

Né le 8 septembre 1925 à Southsea (Angleterre), de son vrai nom Richard Henry Sellers, l'acteur Peter Sellers accéda à la célébrité internationale grâce à l'incroyable variété de ses personnages, à une époque où les acteurs étaient en général cantonnés à un type de rôle déterminé.

Peter Sellers est un descendant du légendaire boxeur professionnel juif Daniel Mendoza et le fils d'artistes de music-hall britanniques. Après avoir remporté un concours musical de jeunes talents, il projette de devenir batteur professionnel, et est engagé à ce titre dans les gang shows de Ralph Readers, qui donnent des concerts dans les bases de l'armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. Il peaufine ses talents d'imitateur pendant son service militaire à la Royal Air Force et finit par abandonner la batterie pour la comédie, restant six semaines à l'affiche du Windmill Theatre de Londres avec un spectacle d'imitations de gens célèbres. En 1951, il crée, avec Spike Milligan et Harry Secombe, une série d'émissions radiophoniques à sketches, The Goon Show, et devient une star de la radio grâce à son répertoire de personnages excentriques. Par ailleurs, il vole la vedette à ses acolytes dans les films qu'ils tournent ensemble, comme le court-métrage Let's Go Crazy (1951) et le long-métrage Down Among the Z Men (1952).

Sans ses comparses, il joue des rôles secondaires dans une poignée de films avant de percer grâce à son rôle d'escroc un peu balourd dans The Ladykillers (Tueurs de dames, 1955). Suivant le conseil de la star de cinéma Alec Guinness, Sellers s'efforce de ne pas jouer deux fois le même personnage. Il aime particulièrement se fondre dans des personnages plus âgés que lui (The Smallest Show on Earth [Sous le plus petit chapiteau du monde], 1957) ; Battle of the Sexes[La Bataille des sexes], 1959) et jouer des rôles multiples (The Mouse That Roared [La Souris qui rugissait], 1959). De la fin des années 1950 au début des années 1960, Sellers livre des performances remarquables dans des films produits par les Boulting Brothers, où il campe notamment Fred Kite, l'intendant tapageur d'un atelier d'ouvriers syndiqués dans I'm All Right Jack (Après moi le déluge, 1959) ; à la même époque, il fait ses débuts de réalisateur avec Mr. Topaze (1961). S'il est considéré par beaucoup de Britanniques comme un vulgaire imitateur pour émissions de radio, on voit en lui un génie outre-Atlantique. C'est le cas du réalisateur américain Stanley Kubrick, qui engage Sellers pour le rôle du perfide Clare Quilty dans Lolita (1962), avant de lui offrir trois rôles superbement bien ficelés dans sa géniale « comédie de fin du monde » Dr. Strangelove (Docteur Folamour, 1964).

Le rôle qui le propulse au rang de superstar est celui de l'inspecteur Clouseau, un policier formidablement incompétent, dans The Pink Panther (La Panthère rose) et A Shot in the Dark (Quand l'inspecteur s'emmêle), tous deux réalisés en 1964 par Blake Edwards avec qui il travaillera à nouveau dans La Party (1968). Mais Peter Sellers est victime d'une crise cardiaque qui manque de lui coûter la vie en 1964. Après son rétablissement, la qualité de ses films est extrêmement inégale, son caractère lunatique à la ville se répercutant sur son travail à l'écran, très irrégulier. Il ne retrouve véritablement son rythme qu'au milieu des années 1970, en reprenant le rôle de l'inspecteur Clouseau dans trois suites très rentables de La Panthère rose.

En 1979, dans Being There (Bienvenue Mister Chance), réalisé par Hal Ashby, il campe le personnage de Chance, un jardinier simple d'esprit, souvent considéré comme son meilleur rôle. Le film, nommé aux oscars, est un triomphe. Sellers enchaîne avec l'un des plus mauvais films de sa carrière, The Fiendish[...]

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. SELLERS PETER (1925-1980) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Peter Sellers - crédits : Alan Meek/ Hulton Archive/ Getty Images

Peter Sellers

Autres références

  • COMÉDIE AMÉRICAINE, cinéma

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 5 126 mots
    • 18 médias
    ...Blake Edwards[Breakfast at Tiffany's (Diamants sur canapé, 1961)] ; la série issue de La Panthère rose (1963), et surtout The Party (1968), avec Peter Sellers, héros burlesque à lui seul ; The Great Race (La Grande Course autour du monde, 1965), ou Victor, Victoria, (1982). Son ami Richard...
  • EDWARDS BLAKE (1922-2010)

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 943 mots

    Son grand-père dirigeait des films muets, son père fut metteur en scène de théâtre et directeur de production. C'est donc tout naturellement que William Blake Crump (dit Blake Edwards), né à Tulsa (Oklahoma) le 26 juillet 1922, se tourne vers le spectacle. Il débute à Los Angeles avec des émissions...

  • KUBRICK STANLEY (1928-1999)

    • Écrit par Gérard LEGRAND
    • 2 907 mots
    • 3 médias
    ...lui-même l'adaptation), au théâtre de l'absurde plus qu'à la description d'une fixation érotique. En outre, les interprètes, James Mason (Humbert-Humbert) et Peter Sellers (Quilty) qui, à cette occasion, échappe pour la première fois à une longue routine de comédie anglaise traditionnelle et prélude à ses meilleurs...

Voir aussi