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MÉDUSES

Les Acalèphes ou Scyphoméduses

Méduses urticantes - crédits : John Warden/ Getty Images

Méduses urticantes

Les Acalèphes (akalephè en grec signifie ortie), méduses urticantes, sont les méduses les plus évoluées. Elles n'ont pas de velum, les gonades se développent dans quatre poches s'ouvrant à la face inférieure de la sous-ombrelle. Les organes des sens sont des rhopalies comprenant un statorhabde auquel sont annexés une fossette olfactive et des ocelles. L'ombrelle est le plus souvent hémisphérique et sa musculature est bien développée. Le manubrium se termine par une bouche carrée, dont les angles se prolongent par des bras. L'appareil gastrique est complexe, l'estomac montre des bourrelets saillants sur lesquels s'élèvent de petits prolongements filamenteux (digitelles) qui portent des cellules glandulaires digestives et des nématoblastes ayant comme fonction d'achever de tuer les proies avalées. Les Acalèphes, généralement de grande taille, sont pélagiques, appartenant soit au plancton côtier, soit à celui de haute mer. Les méduses du large se rencontrent près des côtes à la fin de l'été et en automne, période de leur maturité sexuelle. Les Acalèphes ont été réparties en cinq ordres :

Charybéide, Lucernaire et Coronate - crédits : Encyclopædia Universalis France

Charybéide, Lucernaire et Coronate

–  Charybdéides : de forme cubique (anciennes Cuboméduses), elles possèdent quatre tentacules creux, avec anneau de nématocystes. Une membrane nommée velarium clôt en partie la cavité sous-ombrellaire. Le type est Charybdea marsupialis.

–  Coronates : chez ces méduses, le bord de l'ombrelle est découpé en lobes au fond desquels sont insérés les tentacules. Un sillon circulaire, ou coronal, divise l'exombrelle en deux étages superposés ; elles sont en grande partie abyssales. Le type est Nausithoë punctata, espèce de haute mer des régions tropicales. Sa forme larvaire, ou scyphistome, vit à l'intérieur de diverses Éponges côtières, elle produit des éphyrules (petites méduses sans tentacule) qui sortent par les oscules des Éponges hôtes et qui, devenant pélagiques, se transforment en adultes.

–  Séméostomes : le caractère général de ces méduses est l'existence d'une bouche aux angles de laquelle se développent quatre lèvres formant des tentacules labiaux pleins et très urticants. Les tentacules marginaux sont au nombre de huit ou plus nombreux. Les rhopalies sont marginales.

Aurelia aurita - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aurelia aurita

C'est à cet ordre qu'appartient Aurelia aurita, méduse de grande taille dont le développement est bien connu. Son ombrelle hémisphérique a son bord divisé en lobes, au fond desquels s'insèrent les rhopalies. De petits tentacules se détachent du bord ombrellaire. Chez Aurelia aurita, les œufs sont retenus entre les franges des bras buccaux et évoluent dans cette sorte de chambre incubatrice, jusqu'au stade de la planula ciliée qui est planctonique. Cette planula, après un certain temps de vie libre, va tomber sur le fond, se fixer et se transformer en un stade larvaire particulier, le scyphistome ; la partie inférieure donne un pédoncule de fixation et la région distale, renflée, forme un calice portant la bouche. Sur le bord externe du calice, on voit apparaître des tentacules, d'abord deux, puis quatre, puis huit et finalement seize, qui s'allongent. Une segmentation transversale s'ébauche, c'est la strobilation, les tentacules régressent et la larve, devenue strobile, se découpe en segments emboîtés qui donneront chacun une petite méduse à ombrelle découpée, ou éphyrule, qui se transformera en un individu jeune, ayant déjà l'aspect de l'adulte malgré ses dimensions réduites (4 mm).

Une autre espèce, Pelagia noctiluca, de couleur rose chair, phosphorescente, ne montre pas de scyphistome au cours de son développement ; la planula se transforme directement et entièrement en éphyrule.

Rhizostoma pulmo - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rhizostoma pulmo

–  Rhizostomes : cet ordre groupe les méduses les plus évoluées ; leur mode de nutrition est particulier car, au lieu de capturer[...]

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Écrit par

  • : professeur de biologie marine à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Yves TURQUIER et Odette TUZET. MÉDUSES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hydroméduses - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hydroméduses

Méduse : coupe schématique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Méduse : coupe schématique

Statorhabde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Statorhabde

Autres références

  • CNIDAIRES

    • Écrit par Andrée TÉTRY
    • 1 282 mots
    • 5 médias
    Les Cnidaires fréquentent exclusivement les milieux aquatiques, mer ou eau douce. Ils peuvent être fixés ou libres ; la forme fixée constitue le polype, la forme libre est la méduse.
  • HYDROZOAIRES

    • Écrit par Yves TURQUIER, Odette TUZET
    • 2 246 mots
    • 6 médias

    Les Hydrozoaires (Thomas Huxley, 1858) appartiennent à l'embranchement des Cnidaires venant, dans la classification du règne animal, après celui des Spongiaires qui groupe les plus primitifs des animaux pluricellulaires (Métazoaires).

    Les Hydrozoaires ont une organisation primitive : leur corps,...

  • OCÉAN ET MERS (Vie marine) - Vie pélagique

    • Écrit par Lucien LAUBIER, Jean-Marie PÉRÈS
    • 7 202 mots
    • 8 médias
    Parmi les autres groupes zoologiques bien représentés dans le plancton, on peut citer, dans l'embranchement des cnidaires, les méduses et les siphonophores. Ces derniers, tous planctoniques, forment des colonies de polypes, atteignant parfois plusieurs dizaines de mètres de longueur, qui se maintiennent...
  • PLANCTON

    • Écrit par Stéphane GASPARINI
    • 3 265 mots
    • 9 médias
    ...circonstances, des organismes dits gélatineux, aux mouvements souvent majestueux et hypnotiques, peuvent également occuper une place importante. Il peut s'agir de méduses mais aussi de cténophores (prédateurs proches des méduses mais dépourvus de cellules urticantes), de thécosomes (mollusques nageurs à coquille...

Voir aussi