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RÁKOSI MÁTYÁS (1892-1971)

Homme politique hongrois, né le 14 mars 1892 à Ada (Vojvodine, Autriche-Hongrie, auj. en Serbie), mort le 5 février 1971 à Gorki (auj. Nijni Novgorod), en Russie.

Mátyás Rákosi adhère très tôt au Parti social-démocrate hongrois. Prisonnier de guerre en Russie pendant la Première Guerre mondiale, il revient en Hongrie en 1918, converti à l'idéologie communiste. Membre du gouvernement communiste de Béla Kun (1919), il s'enfuit à Moscou lorsque les forces contre-révolutionnaires triomphent en Hongrie. Moscou le renvoie dans son pays natal en 1924 pour réorganiser le Parti communiste hongrois. Il est arrêté par les autorités l'année suivante et condamné en 1927 à huit ans et demi d'emprisonnement, à compter de sa date d'arrestation. Après avoir purgé sa peine, il est arrêté une nouvelle fois et condamné à la prison à perpétuité en 1934. Il est cependant autorisé à partir à Moscou en 1940, échangé par Budapest contre des drapeaux pris par les Russes aux Hongrois en 1849. Rentré au pays en 1945 avec les troupes soviétiques, Rákosi devient le secrétaire général du Parti communiste hongrois, transformé en Parti des travailleurs hongrois en 1948. Avec l'aide de la toute nouvelle police politique (A.V.O.), il concentre bientôt le pouvoir politique entre ses mains. Celui qui se définit lui-même comme « le meilleur disciple hongrois de Staline » est le chef incontesté du parti de 1949 à 1953, fonction qu'il cumule à partir de 1952 avec celle de président du Conseil. Contraint, après la mort de Staline, d'abandonner la présidence du Conseil au réformateur Imre Nagy en juillet 1953, Rákosi conserve néanmoins la direction du parti et parvient à renvoyer Nagy en 1955. Un succès de courte durée, car il est lui-même écarté l'année suivante par Moscou de toute responsabilité au parti : Khrouchtchev tente ainsi d'apaiser Tito dont Rákosi avait provoqué la colère lors des purges organisées dès 1949 contre les communistes, tel László Rajk, accusés de connivence avec le régime yougoslave. L'asservissement de Rákosi à l'orthodoxie stalinienne et à Moscou en font un personnage largement impopulaire, condamné à s'enfuir une nouvelle fois en U.R.S.S. lorsque la révolution éclate à Budapest en octobre 1956. C'est dans ce pays qu'il apprendra son exclusion du parti, en 1962, et qu'il finira ses jours.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. RÁKOSI MÁTYÁS (1892-1971) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DÉMOCRATIES POPULAIRES

    • Écrit par Michel LESAGE, Henri MÉNUDIER
    • 8 472 mots
    • 10 médias
    ...en particulier entre le nouveau président du Conseil, Imre Nagy, partisan de la nouvelle politique, et le premier secrétaire du Comité central, Mátyas Rakosi, qui a conservé son poste en abandonnant la présidence du Conseil. En avril 1955, aussitôt après la démission de Malenkov en U.R.S.S., M. Rakosi...
  • GERÖ ERNÖ (1898-1980)

    • Écrit par Pierre KENDE
    • 1 484 mots

    Né et mort à Budapest, Ernö Gerö (de son vrai nom, Singer) fut un représentant typique de la seconde génération du Komintern, celle qui est venue aux affaires après l'éviction des chefs historiques du bolchevisme première manière. Son nom est toutefois associé, avant tout, à l'insurrection...

  • HONGRIE

    • Écrit par Jean BÉRENGER, Lorant CZIGANY, Universalis, Albert GYERGYAI, Pierre KENDE, Edith LHOMEL, Marie-Claude MAUREL, Fridrun RINNER
    • 32 134 mots
    • 19 médias
    ...le parti majoritaire et de phagocyter les autres partis « de gauche ». C'est à cette époque que le leader tout-puissant du Parti communiste hongrois, Mátyás Rákosi, inaugure la tactique « du salami » consistant à neutraliser ou à chasser, les uns après les autres, les éléments les plus dynamiques du...

Voir aussi