MAISŪR ou MYSORE
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L'art au temps des Hoyśala
Des ressemblances mises en évidence depuis peu entre d'une part quelques monuments religieux effectivement construits ou figurés dans l'art Cāḷukya à la fin du vie siècle (à Bādāmi principalement), et, d'autre part, la représentation d'un petit sanctuaire de l'art Pallava du viie (à Mahābalipuram) donnent à penser qu'il existait à une époque ancienne un type de temple commun à plusieurs « pays » de l'Inde méridionale. Mais comme le royaume Cāḷukya bénéficiait, de par sa situation géographique, des apports de l'art Gupta (Inde du Nord), la majeure partie de ses monuments subsistants (grottes de Bādāmi, temples d'Aihoḷe) ont une saveur bien différente de ceux du Tamiḷnāḍu. À la suite des guerres entre les deux royaumes du Sud, et surtout, probablement, après la brève occupation de Kāñcī, capitale Pallava, par un roi Cāḷukya vers 740, l'influence des maîtres d'œuvre tamouls s'exerça directement à Paṭṭadakal. Là voisinent en effet des édifices marqués par la tradition du Nord et d'autres étroitement apparentés au style Pallava. Les premiers se reconnaissent à la haute tour curviligne qui surmonte leur sanctuaire, les seconds à leur toiture à quatre pentes, légèrement pyramidale, composée de gradins ornés de petits pavillons en ronde bosse et sommée d'un élément carré ou octogonal.
Temple du Rivage, Mahabalipuram, Inde, 1
Le temple du Rivage (VIIe siècle), Mahabalipuram, Tamil Nadu, Inde.
Crédits : Dinodia Picture Agency, Bombay, Bridgeman Images
Les caractères de cette double tradition architecturale allaient, en fusionnant, donner naissance au cours du Moyen Âge à un groupe de styles localisés dans la partie médiane du Dekkan et dont les exemples diffèrent autant de l'art du nord de l'Inde que de l'art de l'extrême sud.
Le style Hoyśala, représenté aujourd'hui par quelque quatre-vingts temples hindous et jaïnas, est le plus brillant de ce groupe. Ses premières manifestations remontent au règne de Vinayāditya où s'affirment déjà pleinement ses particularités, par exemple au Kedareśvara, à Balagamve ou à Belgami, vers 1060 : trois sanctuaires, construits sur des plans en étoile résultant d'une combinaison savante de figures géométriques, sont reliés par une salle hypostyle. La réunion très fréquente de plusieu [...]
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Écrit par :
- Rita RÉGNIER : chargée de recherche au CNRS, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
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Pour citer l’article
Rita RÉGNIER, « MAISŪR ou MYSORE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/maisur-mysore/