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MADAGASCAR, géologie

Les grands cycles orogéniques précambriens à Madagascar

La complexité de la géologie du socle malgache réside dans le fait que celle-ci résulte d'une succession d’événements tectono-métamorphiques, magmatiques et sédimentaires, qui se sont succédé de 3,2 Ga à 500 Ma. Dans ce contexte, les interprétations géodynamiques des événements les plus anciens (de l’Archéen au Mésoprotérozoïque) ne sont pas sans équivoque et restent donc encore largement débattues. En revanche, les périodes couvrant la fin de la consolidation du supercontinent Rodinia (de 800 à 750 Ma) et la formation du Gondwana (~650-500 Ma) sont désormais bien connues.

L'Archéen : une période d'importante croissance crustale

L'Archéen correspond à une période d'importante croissance crustale à l'échelle du globe, dont Madagascar, avec la formation caractéristique de roches de type tonalite-trondhjémite-granodiorite (T.T.G.) produites par fusion de basalte dans les conditions de haute pression au cours d'une subduction ou à la base d'une croûte continentale épaissie.

Antongil-Masora constituent les domaines les plus anciens de Madagascar avec des migmatites et des gneiss de type T.T.G. datés à 3,2-3,1 Ga, traversés par des granites mis en place à 2,55-2,51 Ga. Le domaine archéen d'Antongil-Masora correspondrait à un fragment du craton de Darwhar, situé au sud-ouest de l'Inde et formé lui aussi entre 3,2 et 2,5 Ga. Ainsi, le nord-est de Madagascar et une partie de l'Inde auraient subi la même évolution depuis le Néo-Archéen (2,5 Ga) jusqu'au Crétacé (environ 80 Ma) avec l'ouverture de l'océan Indien.

Le large domaine d'Antananarivo préserve aussi une histoire géologique néo-archéenne. Il se constitue de gneiss quartzo-feldspathiques à biotite et/ou amphibole de composition granitique à tonalitique d'âge néo-archéen (environ 2,5 Ga) associés à des gneiss migmatitiques et des paragneiss probablement plus anciens (2,7 Ga). Au nord d'Antananarivo, les gneiss quartzo-feldspathiques sont surmontés par les unités basiques-ultrabasiques de Maevatanana, d'Andriamena et d'Aloatra-Beforona qui s'organisent en de larges synformes orientés nord-sud. Ces unités comportent des roches méta-sédimentaires et une proportion importante de roches de composition basique (amphibolites et gabbros) à ultrabasique mises en place à environ 2,7 Ga. Ces unités sont parfois interprétées comme l'équivalent des ceintures de roches vertes qui sont caractéristiques de l'Archéen. Une des caractéristiques de l'unité basique-ultrabasique d'Andriamena est la présence sous forme de rares boudins (de taille inférieure à 1 m) de roches métamorphiques magnésio-alumineuses à sapphirine, quartz, grenat, sillimanite avec plus ou moins de cordiérite. Cette assemblage minéralogique témoigne de conditions métamorphiques d'ultra-hautes températures (1 000 ± 50 0C et 10 ± 1,5 kbar) ; il est daté à 2,54-2,50 Ga.

Le Mésoprotérozoïque : une période de sédimentation silico-clastique

Le Paléoprotérozoïque et le Mésoprotérozoïque (entre 2,5 et 1,0 Ga) correspondent à une période de faible activité tectono-métamorphique et magmatique à Madagascar. Toutefois, le Mésoprotérozoïque (entre 1,8 et 1,0 Ga) est marqué par le dépôt de sédiments détritiques probablement dans un environnement de plate-forme continentale (marge passive).

Paléogéographie de Madagascar à la fin de la consolidation du Rodinia 
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Paléogéographie de Madagascar à la fin de la consolidation du Rodinia 

Ces sédiments détritiques sont particulièrement bien développés à l'ouest de Finarantsoa, dans le domaine de l'Itremo-Ikalamavony. Le sous-groupe de l'Itremo se compose de quartzites très purs, de marbres dolomitiques et plus rarement de micaschistes qui se seraient déposés entre 1,75 et 1,60 Ga. Le sous-groupe de l'Ikalamavony est aussi constitué de roches sédimentaires (quartzites surmontés par des gneiss quartzo-feldspathiques d'origine[...]

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Écrit par

  • : docteur, maître de conférences, université de Franche-Comté
  • : professeur des Universités à l'université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand

Classification

Pour citer cet article

Philippe GONCALVES et Christian NICOLLET. MADAGASCAR, géologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 18/06/2014

Médias

Carte géologique du socle de Madagascar 
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Carte géologique du socle de Madagascar 

Paléogéographie de Madagascar à la fin de la consolidation du Rodinia 
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Paléogéographie de Madagascar à la fin de la consolidation du Rodinia 

Gondwana 
 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gondwana 

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par
    • 18 789 mots
    • 22 médias
    Le Karoo malgache n'est connu que sur la bordure ouest de Madagascar. Il commence, comme en Afrique du Sud, par une tillite plus ou moins équivalente de la Dwyka. Cette tillite est suivie de couches de charbon formant le groupe de la Sakoa, qui correspond à l'Ecca. Puis viennent des grès bariolés rouges...