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CADORNA LUIGI (1850-1928) maréchal italien

Fils du général Raffaelo Cadorna qui avait combattu les troupes pontificales lors de la prise de Rome en 1870, Luigi Cadorna fit une brillante carrière militaire avant d'être nommé chef d'état-major général de l'armée italienne en juillet 1914. Pendant les trente premiers mois du conflit, il mène une guerre d'usure contre l'Autriche ; le résultat le plus clair de ces opérations est la perte de 200 000 hommes pour une avance de vingt kilomètres en direction de Trieste. Dès le printemps de 1917, ces opérations catastrophiques entraînent une crise de défaitisme dans tout le pays et jusque dans l'armée. Chef despotique et méprisant, il terrorise ses officiers par des limogeages incessants, et sanctionne tout fléchissement de la troupe par la peine de mort. Négligeant les informations sur une prochaine offensive austro-allemande, il laisse surprendre les IIe et IIIe armées ; la IIe se débande. C'est le désastre de Caporetto : 40 000 tués ou blessés, 300 000 prisonniers, la moitié de l'artillerie aux mains de l'ennemi (oct.-nov. 1917). Le nouveau gouvernement Orlando réclame la destitution de Cadorna qui est remplacé par Diaz et est traduit, en 1918, devant une commission d'enquête. Sa retraite amère fut consacrée à réfuter les critiques portées sur son action : La Guerra alla fronte italiana (1921) et Altre Pagine sulla grande guerra (1925). Ayant manifesté sa sympathie à Mussolini, il en fut récompensé par le bâton de maréchal qu'il reçut en même temps que Diaz.

— Paul GUICHONNET

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Pour citer cet article

Paul GUICHONNET. CADORNA LUIGI (1850-1928) maréchal italien [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DIAZ ARMANDO (1861-1928)

    • Écrit par Paul GUICHONNET
    • 702 mots

    Colonel d'infanterie en 1910, Diaz prend part à la guerre de Libye, où il est blessé. Il devient secrétaire du général Pollio, chef de l'état-major général ; à la mort de ce dernier, il collabore avec le nouveau généralissime, Cadorna, pour préparer la mobilisation de l'armée italienne. Lors...

  • GUERRE MONDIALE (PREMIÈRE) - Mutineries et désobéissances collectives

    • Écrit par André LOEZ
    • 2 955 mots
    • 2 médias
    L’exemple russe est connu et discuté dans les autres armées même si elles ne connaissent pas une effervescence aussi lourde de conséquences. L’armée italienne, où le général en chef Luigi Cadorna a institué des relations disciplinaires d’une grande brutalité depuis l’entrée en guerre de 1915,...
  • GUERRE MONDIALE (PREMIÈRE)

    • Écrit par Marc FERRO
    • 12 473 mots
    • 51 médias
    ...Dardanelles et en Serbie, les Italiens se retrouvaient face à face avec une armée autrichienne revigorée. Bien qu'il eût poussé à la guerre, le général Cadorna n'était pas prêt : Hötzendorff voulut exploiter cette situation favorable. Cette Strafexpedition (expédition punitive) fut un succès,...
  • ITALIE - Histoire

    • Écrit par Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE, Paul PETIT
    • 27 498 mots
    • 40 médias
    ...opérations, défavorable à l'attaque, s'établit sur les Alpes, où le front se stabilise, et en direction de Trieste, sur l'Isonzo. Le général en chef, Luigi Cadorna, dur et obstiné, lance les sanglantes et stériles offensives frontales des onze « batailles de l'Isonzo » (juin 1915-sept. 1917). Dans des...

Voir aussi