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LOUIS XV (1710-1774) roi de France (1715-1774)

Louis XV le Bien-Aimé

En 1726, le roi, qui vient d'atteindre seize ans et à qui le mariage a donné une autorité que chacun remarque à la cour, disgracie Monsieur le Duc devenu très impopulaire et appelle à la direction du ministère son cher Fleury, qui demeurera à ce poste jusqu'à sa mort en 1743. Ce sera la période la plus calme et la plus prospère du règne, en dépit de l'agitation parlementaire et janséniste. Il est difficile de déterminer quelle part Louis XV prend aux décisions, mais on sait qu'il soutient constamment son ministre contre les cabales de cour et les intrigues ministérielles. Malheureusement, lorsque la querelle européenne autour de la succession d'Autriche éclate, le vieux Fleury n'a plus assez d'énergie pour s'opposer à la guerre et le roi cède aux pressions du parti anti-autrichien. À la mort de son ancien précepteur, Louis a trente-trois ans ; il a connu quelques années de bonheur auprès d'une épouse qui lui voue presque autant de dévotion qu'à Dieu. Presque chaque année un enfant est né, des filles surtout, mais aussi un dauphin qui donnera le jour à Louis XVI. Mais Marie s'est lassée d'éternelles grossesses, et son époux d'une adoration sans conditions. Pour la première fois en 1734, Marie se plaint à son père des infidélités de Louis. Le roi a découvert l'amour avec Mme de Mailly, puis avec Mme de Châteauroux, la sœur de cette dernière, tandis que la reine se réfugiait dans la religion et les œuvres charitables. Ces amours n'ont pas fait oublier au souverain les devoirs de sa charge qu'il remplit scrupuleusement, mais il manque du feu sacré de son aïeul et il a pris l'habitude de se reposer sur Fleury des tâches d'exécution, de s'appuyer sur ses conseils pour les décisions. Pendant les dix-sept ans de ce long ministère, il a formé son jugement mais n'a pu forger sa volonté. C'est un an après la mort du ministre que se déroule le drame de Metz (1744) qui va laisser des cicatrices profondes dans l'âme du roi et dans la vie politique de la France. Parti aux armées, Louis XV tombe gravement malade à Metz. On le croit alors perdu. Mme de Châteauroux, qui avait suivi le roi, doit partir sous les huées tandis que Marie est accourue de Paris. Poussé par le parti dévôt, Mgr de Fitz-James, premier aumônier du roi, exige pour lui donner l'absolution une confession publique de ses fautes dans laquelle il déclare être indigne du nom de Roi Très Chrétien ; répandue à travers le royaume par les soins du clergé, cette confession stupéfie le peuple ; le scandale éclabousse la monarchie ; réchappé de la mort, le monarque est rejeté vers ses penchants les plus détestables. Rencontrée en 1746, Mme de Pompadour est une maîtresse plus qu'honorable ; belle, cultivée, intelligente et sincèrement attachée au roi, elle a pourtant un défaut qui la rend impopulaire aux yeux de la cour et du peuple : celui d'être une bourgeoise qui, de plus, se mêle de politique. Mais peu sensuelle et de santé fragile, la maîtresse n'est plus qu'une amie dès 1750 et Louis s'enlise dans les amours éphémères et peu reluisantes qu'il cache dans sa petite maison du Parc-aux-Cerfs, amours que la légende a démesurément grossies et dont l'objet le plus célèbre fut Louise O'Murphy.

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Pour citer cet article

Solange MARIN. LOUIS XV (1710-1774) roi de France (1715-1774) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Statue de Louis XV en Jupiter, N. Coustou - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Statue de Louis XV en Jupiter, N. Coustou

Autres références

  • AIGUILLON ARMAND DE VIGNEROT duc d' (1720-1788)

    • Écrit par Solange MARIN
    • 436 mots

    Fidèle serviteur de l'État mais n'étant apparemment doué d'aucun génie particulier, Armand de Vignerot, duc d'Aiguillon et pair de France, descend de Richelieu par la nièce de celui-ci, pour laquelle avait été acheté le duché d'Aiguillon ; le jeune Armand avait tout naturellement commencé sa carrière...

  • ARGENSON MARC PIERRE comte d' (1696-1764)

    • Écrit par Olivier COLLOMB
    • 157 mots

    Frère cadet de René Louis d'Argenson. Lieutenant de police de Paris en 1720, conseiller d'État (1724), ministre et secrétaire d'État à la Guerre (1743-1757), Marc Pierre d'Argenson est disgracié après l'attentat de Damiens. Homme habile plus qu'administrateur avisé, brillant causeur très apprécié dans...

  • BERNIS FRANÇOIS JOACHIM DE PIERRE cardinal de (1715-1794)

    • Écrit par Louis TRENARD
    • 485 mots

    Issu d'une famille noble et pauvre du Vivarais, François Joachim de Pierre de Bernis s'oriente vers la carrière ecclésiastique. Chanoine de Brioude, puis comte de Lyon, il se rend à Paris en 1735. Ecclésiastique sans bénéfice, homme de lettres galant (surnommé « Babet la bouquetière » par Voltaire),...

  • BERTIER DE SAUVIGNY LOUIS BÉNIGNE FRANÇOIS (1737-1789)

    • Écrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY
    • 286 mots

    Maître des requêtes en 1763, Louis Bertier de Sauvigny devient l'adjoint de son père, Louis Jean, qui avait été nommé intendant de la généralité de Paris en 1744, et il lui succède, en 1771, lorsque Louis Jean est appelé par Louis XV à la présidence du parlement Maupeou. Sous son...

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