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LOBKOWITZ LES

Famille aristocratique de Bohême, d'origine tchèque. Établie dans la vallée moyenne de l'Elbe (près d'Usti, au nord-ouest de Prague), la famille appartient dès le xvie siècle à l'ordre des Seigneurs, et l'on retrouve un Lobkowitz parmi les rebelles de 1547 (tentative des ordres en liaison avec la ligue de Smalkade pour briser le pouvoir de Ferdinand Ier de Habsbourg). Bientôt les Lobkowitz se partageront en deux clans : les Popel de Lobkowitz, en général protestants, favorables aux privilèges des États, et les autres, catholiques, fidèles serviteurs des Habsbourg, très attachés à la prérogative princière et à l'autorité de l'État. Au siècle suivant, deux d'entre eux, le chancelier Sidoine (en tchèque, Zdenek, 1558-1626) et son fils le prince Venceslas (en tchèque, Vaclav, 1609-1677), consolidèrent la fortune de la famille. Le premier, qui n'abandonna jamais Rodolphe II, puis Mathias, fut fait prince d'Empire après la bataille de la Montagne-Blanche en 1620 ; il épousa une riche veuve, Polyxène Rosenberg, l'héritière des Pernstein, qui apporta à la famille la seigneurie de Roudnice ; le second mit au service des Habsbourg de réelles qualités d'homme d'État. Il fait des études et voyage avant d'acheter un régiment d'arquebusiers dans l'armée de Wallenstein (1631). Il participe avec les impériaux à presque toutes les campagnes de la guerre de Trente Ans ; dès 1636, il siège à Vienne au conseil de la Guerre, dont il devient vice-président en 1644. L'année suivante, Ferdinand III le nomme conseiller d'État et l'envoie présider la diète de Bohême. En 1652, le prince Venceslas devient président du conseil de la Guerre, l'équivalent d'un secrétaire d'État à la Guerre en France. Il négocie l'élection impériale de Léopold Ier en 1657-1658, et ce dernier le nomme grand maître de la Cour et chef du Conseil en 1665. À partir de 1668, il dirige la Conférence secrète et exerce les fonctions de Premier ministre de l'empereur sans jamais en obtenir le titre. Très méfiant à l'égard du clergé et de l'Espagne, il est partisan de la paix à tout prix et prône un rapprochement avec la France (traité de partage secret de la succession d'Espagne). Très riche (il a acquis le duché de Sagan en Silésie), fidèle à sa ligne politique, il tombe en disgrâce en 1673 lorsque Léopold déclare la guerre à la France et est exilé sur ses terres de Bohême où il mourra.

Jamais plus ses descendants n'atteindront de tels sommets. Son fils Ferdinand (1655-1715), prince Lobkowitz, duc de Sagan, sera grand maître de la maison de l'impératrice Amélie, femme de Joseph Ier, après avoir rempli diverses missions diplomatiques. Le prince Georges-Christian (1686-1755), petit-fils de Venceslas, fera essentiellement une carrière militaire sous Joseph Ier, Charles VI et Marie-Thérèse.

— Jean BÉRENGER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Pour citer cet article

Jean BÉRENGER. LOBKOWITZ LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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