Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LE PRINCE, Nicolas Machiavel Fiche de lecture

Portrait de Nicolas Machiavel, Santi di Tito - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait de Nicolas Machiavel, Santi di Tito

Comprendre les enjeux de l'écriture du Prince implique d'avoir à l'esprit les incessantes guerres d'Italie et leur effet sur Florence, la cité de Machiavel (1469-1527). Tout a été bouleversé par l'arrivée des troupes françaises en Italie en 1494. À Florence, l'état de guerre a conduit au départ des Médicis, en novembre 1494, et à la mise en place d'une forme politique nouvelle, la République du grand conseil. Mais les nouvelles guerres, plus rapides et plus violentes, posent une question décisive : celle de la survie de la cité.

Comprendre le langage de la guerre

On connaît la formule de Machiavel : « suivre la vérité effective de la chose ». Il s'agit d'appliquer cette forme d'analyse à une situation concrète. Et cette compréhension se fait dans l'urgence : on n'a plus le temps d'attendre, d'espérer jouir de ce « bénéfice du temps » qui était au centre de la traditionnelle sagesse stoïco-chrétienne des marchands florentins.

Le langage de la guerre transforme les deux vieux langages dominants du droit et de la vertu classique. Désormais, l'homme vertueux ne peut plus être simplement un individu singulier à qui ses qualités personnelles, sa formation et la juste conception de ses devoirs de citoyen ou de bon chrétien assurent un rôle privilégié dans l'État et dans l'Histoire. La mesure de la vertu, c'est désormais la capacité à répondre aux défis des « temps contraires », à ne pas se soumettre passivement à la fortune.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur au département d'études italiennes de l'université de Paris-VIII, Vincennes-St-Denis
  • : Maître de conférences à l'École normale supérieure des Lettres et sciences humaines, Lyon

Classification

Pour citer cet article

Jean-Louis FOURNEL et Jean-Claude ZANCARINI. LE PRINCE, Nicolas Machiavel - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Portrait de Nicolas Machiavel, Santi di Tito - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait de Nicolas Machiavel, Santi di Tito

Autres références

  • ART (notions de base)

    • Écrit par Philippe GRANAROLO
    • 3 282 mots
    ...l’individu-artiste contribuant par la beauté qu’il produit à magnifier l’individu de pouvoir qui le soutient. Ce n’est nullement un hasard si, à la même époque, le Florentin Machiavel (1469-1527) est le premier à concevoir la politique comme relevant d’un acte créateur, d’une volonté individuelle, du vouloir...
  • MACHIAVEL (1469-1527)

    • Écrit par Jean-François DUVERNOY
    • 6 701 mots
    • 1 média
    ...ses regards ; on lui interdit de montrer dans d'autres travaux un autre talent, et il n'est point de récompense pour ses peines perdues ». Pour sortir d'exil, rentrer en grâce, montrer qu'il pourrait être encore fort utile, Machiavel écrit en 1513 un petit livre, De Principatibus...
  • SOCIÉTÉ (notions de base)

    • Écrit par Philippe GRANAROLO
    • 3 564 mots
    ...naturaliste. Nicolas Machiavel (1549-1627) a inauguré cette rupture : prenant en compte le contexte d’une époque de guerres et de troubles profonds, l’auteur du Prince (qui sera publié après sa mort en 1532) se demande ce qu’il peut y avoir de naturel dans les cités-États de son temps. Si les...

Voir aussi