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LE COUSIN PONS, Honoré de Balzac Fiche de lecture

Balzac, Nadar - crédits : Nadar/ Hulton Archive/ Getty Images

Balzac, Nadar

Dernier roman achevé et publié par Balzac (1799-1850), Le Cousin Pons paraît en feuilleton de mars à mai 1847. Une première ébauche en a été rédigée un an plus tôt, alors que l'auteur vient de traverser une période difficile où, pour la première fois dans sa vie d'écrivain, il a connu la panne d'inspiration. Miné physiquement par les atteintes de la maladie et moralement par les volte-face de Mme Hanska, le grand amour de sa vie, qui hésite à répondre à sa demande en mariage, il termine des récits laissés en suspens et note quelques idées de romans futurs. En perte de vitesse auprès des critiques et du public, il a conscience qu'un sursaut est nécessaire.

En juin 1846, il s'attelle à un récit qui lui fait retrouver le goût d'écrire : « C'est pour moi un de ces chefs-d'œuvre d'une excessive simplicité qui contiennent le cœur humain. » Très vite achevé, ce récit, conçu comme une simple nouvelle intitulée tour à tour Le Bonhomme Pons, Le Vieux Musicien, Le Parasite, Les Deux Musiciens, va être publié dans Le Constitutionnel. Mais, relisant les épreuves, Balzac, insatisfait, décide de suspendre la parution. Il se consacre alors à La Cousine Bette, deuxième volet de l'ensemble des « Parents pauvres ». Puis, ayant eu l'idée du trésor d'œuvres d'art amassé par son héros, et de ses ressorts dramatiques, il reprend Pons en l'agrandissant à la dimension d'un roman.

Le démon de la collection

Vieux musicien parisien, jadis auteur d'airs à succès, Sylvain Pons a obtenu, sous l'Empire, le grand prix de Rome. De son séjour en Italie, il a rapporté le goût des antiquités et des belles choses d'art qu'il collectionne avec passion, en sachant dénicher dans les bric-à-brac des trésors qu'il achète à vil prix. En 1844, il a amassé dans son salon, véritable musée, près de deux mille chefs-d'œuvre dont la valeur est insoupçonnée de tous. Il partage sa vie avec Schmucke, pianiste allemand du même âge que lui, pour lequel il s'est pris d'une amitié vite partagée. Les deux « casse-noisettes », comme on les surnomme en raison de leur physique, travaillent dans un orchestre et mènent une existence paisible grâce aux soins de la Cibot, l'« ancienne belle écaillère » devenue « portière à moustaches », qui, concierge de leur immeuble, s'occupe de leur ménage.

Outre sa manie de collectionneur, Pons éprouve une passion pour la bonne chère. Pour assouvir ce vice qu'il ne peut s'offrir, il joue les pique-assiettes chez de riches et lointains parents : les Camusot, les Cardot et surtout les Camusot de Marville, dont la fille est sa cousine. Subissant les avanies des maîtres et des domestiques, il est un jour si humilié qu'il décide de rester dîner chez lui. Vite atteint de « nostalgie gastrique », il se raccommode avec ses parents. Pour rester leur hôte, il imagine d'arranger le mariage de sa cousine avec Fritz Brunner, jeune allemand fortuné ami de Schmucke. Au moment où cette union va se conclure, celui-ci se désiste. Déconsidérés, les parents de Pons lui interdisent leur porte.

« Ici commence le drame ». Pons, foudroyé par son bannissement, tombe malade et dépérit. La Cibot, qui le soigne, rêve alors d'être couchée sur son testament, d'autant que Rémonencq, un brocanteur de l'immeuble, lui a révélé la valeur de sa collection. Celle-ci est confirmée par Elie Magus, grand marchand d'art sans scrupules, qui visite clandestinement le musée Pons dont il convoite les richesses. Par ailleurs le docteur Poulain a parlé de son patient à son ami Fraisier, homme de loi qui ambitionne d'être juge de paix. Celui-ci propose un marché aux Camusot qui se sont appauvris en dotant leur fille : il s'engage à les faire hériter de Pons en échange de leur appui.

Dès lors se[...]

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Écrit par

  • : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure

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Média

Balzac, Nadar - crédits : Nadar/ Hulton Archive/ Getty Images

Balzac, Nadar

Autres références

  • BALZAC HONORÉ DE (1799-1850)

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    ...rien à la force de la phrase). Cette dépense peut être celle du sentiment (le père Goriot ou Louise de Chaulieu dans Mémoires de deux jeunes mariées), de la gourmandise et de la passion collectionneuse (l'une et l'autre présentes chez le cousin Pons), ou bien de l'« analyse » et de la quête de l'absolu...