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KAYQOBAD Ier (mort en 1237)

Fils du sultan Kaykhosraw (Keyhüsrev) Ier, et successeur en 1221 de son frère Kaykā'ous Ier, ‘Alā' al-din Kayqobad (Keykubad) s'est d'abord attaché à étendre le territoire seldjoukide au sud par la conquête du Taurus cilicien et celle du port de Kalonoros, rebaptisé ‘Ala'iyya (actuelle Alanya), au nord par des expéditions dans la région du Pont (franchissant la mer Noire, il a même instauré un protectorat seldjoukide sur le port de Soudak, en Crimée), à l'est par l'occupation des territoires des Artoukides sur le moyen Euphrate, celle de la région d'Erzindjan et, à la suite de durs conflits avec les Khwarezmiens, d'Erzouroum et d'Akhlat ; enfin, au sud-est, il arrête une offensive ayyoubite, ce qui lui permet de mieux surveiller la région du Haut-Tigre.

Kayqobad, le plus important des sultans seldjoukides d'Asie Mineure (ou d'Anatolie, ou de Roum), meurt en 1237, peu avant le déclenchement de l'offensive mongole contre l'Anatolie. Sous son règne, le sultanat seldjoukide a atteint ses plus vastes dimensions et connu une succession de brillantes victoires qui ont valu au sultan un renom considérable, accru par la confirmation de la suprématie seldjoukide sur les autres dynasties turcomanes, arabes ou iraniennes avoisinantes, ainsi que par la prudente passivité des empereurs byzantins de Nicée, alors beaucoup plus préoccupés par la présence des Latins à Constantinople.

Dans le domaine de la politique intérieure, Kayqobad a maintenu la stricte autorité du sultan sur les membres de sa famille et les principaux émirs. Mais surtout, grâce à la paix régnant sur le territoire seldjoukide et à la richesse acquise par les conquêtes, le sultanat a connu alors une grande prospérité économique marquée par un essor sensible du commerce d'échanges et de transit dont le traité commercial conclu avec les Vénitiens en 1229, confirmant celui de 1220, est un témoignage probant ; pour faciliter ce commerce, Kayqobad a fait construire un certain nombre de caravansérails et de khans sur l'itinéraire principal reliant ‘Ala'iyya et la Pamphylie à Konya, Kayseri et Sivas ; le port de ‘Ala'iyya a été fortifié, aménagé et un arsenal y a été édifié. De nombreuses autres constructions ont été entreprises : mosquées (à Konya notamment), madrasas, hôpitaux, et deux palais, l'un près de Konya (Qoubadabad), l'autre près de Kayseri (Kayqobadiyya). Enfin, Konya a été un grand centre religieux et intellectuel ; c'est sous le règne de Kayqobad que le grand mystique turc Mevlānā Djelāl al-din Roumī est arrivé à Konya, à la demande du sultan, lui-même très imprégné d'esprit religieux. Le règne de Kayqobad constitue la période culminante de la dynastie seldjoukide d'Asie Mineure.

— Robert MANTRAN

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Provence-Aix-Marseille-I

Classification

Pour citer cet article

Robert MANTRAN. KAYQOBAD Ier (mort en 1237) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • KONYA ou KONIA, anc. ICONIUM

    • Écrit par Nikita ELISSÉEFF
    • 1 031 mots
    • 1 média

    La ville de Konya, ou Konia, est l'ancienne Iconium, dont l'étymologie est incertaine. Elle est située en Anatolie méridionale, à 1 026 mètres d'altitude sur le plateau des steppes arides de la Lycaonie. Dans cette importante région céréalière, le climat est typiquement...