Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CARSTENS KARL (1914-1992)

Président de la république fédérale d'Allemagne de 1979 à 1984, Karl Carstens est décédé le 30 mai 1992. Il était né le 14 décembre 1914, à Brême, dans une famille protestante dont le père, professeur de lycée, fut tué pendant la Première Guerre mondiale. Juriste de formation, Karl Carstens a étudié en Allemagne (Hambourg), mais aussi en France (Dijon) et aux États-Unis (Yale). Soldat de 1939 à 1945, il servit dans la D.C.A.

Il poursuit ses études après 1945 et se fait connaître d'abord comme jeune avocat. Le Land S.P.D. (Sozialdemokratische Partei Deutschlands) de Brême en fait son représentant à Bonn, auprès de l'État fédéral, de 1949 à 1954. Il ne quitte pas pour autant l'Université, soutenant sa thèse d'État en 1952 et étant élu professeur de droit en 1960. Il enseigne à l'université de Cologne jusqu'en 1973.

Remarqué par Konrad Adenauer, celui-ci le nomme, en 1954-1955, au Conseil de l'Europe à Strasbourg. Intégré au ministère des Affaires étrangères, il est directeur du service politique et secrétaire d'État (l'équivalent de secrétaire général dans un ministère français) à partir de 1960. Il est ensuite secrétaire d'État au ministère de la Défense (l966-1967), puis à la Chancellerie (1968-1969), où il dirige les services administratifs de Kurt Georg Kiesinger, président fédéral de la C.D.U. (Christlich-Demokratische Union). Haut fonctionnaire politique, il est mis à la retraite à la fin d'octobre 1969, quand arrive la coalition S.P.D.-F.D.P. (Freie Demokratische Partei) dirigée par Willy Brandt (S.P.D.). Il retrouve ses études et les relations internationales en dirigeant à Bonn, de 1969 à 1972, l'institut de recherche de l'Association allemande de politique étrangère.

Entré tardivement en politique, il y fait une carrière très rapide. Élu député en novembre 1972, il se distingue par la clarté et la conviction de ses interventions. Aussi est-il porté, en mai 1972, à la présidence du groupe parlementaire C.D.U.-C.S.U. (Christlich-Soziale Union) au Bundestag, après la démission de Rainer Barzel. Il bataille durement contre la politique de Willy Brandt à l'Est. À la fin de 1976, il laisse la présidence du groupe C.D.U.-C.S.U. à Helmut Kohl, qui veut s'opposer plus fermement au chancelier Helmut Schmidt ; en échange, Karl Carstens est élu à la présidence du Bundestag. Grâce à la majorité absolue C.D.U.-C.S.U. au Congrès fédéral, il est élu président de la République, le 23 mai 1979. Son appartenance au parti nazi sous le IIIe Reich et le fait qu'il aurait eu connaissance de ventes clandestines d'armes à la chancellerie suscitent des polémiques. Pendant son mandat présidentiel, il se singularise en traversant à pied l'Allemagne du nord au sud, pour rencontrer ses habitants et découvrir ses richesses culturelles. En janvier 1983, après trois semaines d'hésitations, il accepte de dissoudre le Bundestag, à la demande du nouveau chancelier Kohl ; le Tribunal constitutionnel fédéral confirme son choix. Il ne sollicite pas de second mandat en 1984, bien que sa réélection fût assurée.

— Henri MÉNUDIER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Henri MÉNUDIER. CARSTENS KARL (1914-1992) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

Voir aussi