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TURBAY JULIO CÉSAR (1916-2005)

Président de la Colombie de 1978 à 1982.

Né le 18 juin 1916 à Bogotá, dans une famille d'émigrés libanais de classe moyenne, Julio César Turbay Ayala (surnommé Turco) étudie à l'école de commerce de Bogotá et au collège universitaire. Il siège à la Chambre des représentants de 1943 à 1949 et devient l'un des principaux chefs du Parti libéral en 1953. Nommé ministre des Mines et de l'Énergie en 1957, il met en œuvre la modernisation du secteur. Il est nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères l'année suivante, sous la présidence d'Alberto Lleras Camargo.

Julio César Turbay est élu sénateur en 1962 et sera réélu quatre fois de suite. De 1967 à 1969, il est ambassadeur auprès des Nations unies. À ce titre, il participe aux négociations qui aboutiront à la reprise des relations diplomatiques entre la Colombie et l'Union soviétique, interrompues depuis vingt ans. En 1972, Julio César Turbay devient le chef du Parti libéral, il est ensuite nommé ambassadeur à Londres (1973-1975), puis à Washington (1975-1976), avant d'être élu, en 1976, président du Sénat.

Après une intronisation houleuse comme candidat libéral à l'élection présidentielle de 1978, il remporte le scrutin face au candidat conservateur Belisario Betancur. Le pays connaît alors une forte agitation ouvrière et étudiante, et une extension des mouvements de guérilla et du narcotrafic. L'administration Turbay promulgue un décret sur la sécurité qui réduit les libertés individuelles, restreint la liberté d'information et autorise la comparution des civils accusés de terrorisme devant des tribunaux militaires. En 1980, des rebelles du Mouvement du 19 avril (M-19) prennent d'assaut l'ambassade de la république Dominicaine à Bogotá, faisant une cinquantaine d'otages. Le président Turbay parvient à maîtriser la situation après soixante et un jours de négociation. À partir de l'année suivante, les principaux groupes de guérilla multiplient les kidnappings et les attentats contre les banques et les bases militaires. Le président Turbay rompt les relations diplomatiques avec Cuba, sous prétexte que l'île soutient les guérilleros. Ces derniers rejettent les offres d'amnistie partielle faites par le gouvernement. La Constitution lui interdisant de se représenter à la présidence, Turbay cède la place, en 1982, à son adversaire Belisario Betancur. Il demeure cependant impliqué dans la vie politique – il est plusieurs réélu chef du Parti libéral – et occupe divers postes diplomatiques (ambassadeur auprès du Saint-Siège puis à Rome). En 1990, sa fille est kidnappée par des hommes de Pablo Escobar, chef du cartel de Medellín, et sera tuée l'année suivante lors d'une tentative de sauvetage. Julio César Turbay meurt le 13 septembre 2005, à Bogotá.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. TURBAY JULIO CÉSAR (1916-2005) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COLOMBIE

    • Écrit par Universalis, Marcel NIEDERGANG, Olivier PISSOAT, Clément THIBAUD
    • 13 648 mots
    • 5 médias
    ...produisit à la fin des années 1970, sous l'influence de la révolution sandiniste de 1979 au Nicaragua. La répression de l'administration libérale de Julio Cesar Turbay (1978-1982) durcit le conflit avec les guérillas qui s'étendit à de nouvelles régions. La politique de paix menée ensuite par le...