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MONTALVO JOSÉ (1954- )

Du Bal moderne à Paradis

José Montalvo revient finalement à la création en 1992 avec Podebal, une pièce pour six danseurs et un « circassien », où Dominique Hervieu fait figure de soliste. Légère et humoristique, la chorégraphie mélange déjà une rigueur de figures à une narrativité affichée.

En 1993, José Montalvo est l’un des premiers chorégraphes associés au Bal moderne qui vient d’être créé. Fondé par Michel Reilhac à Chaillot, dans le cadre du festival Paris quartier d’été, ce bal participatif invite un public néophyte ou passionné à apprendre les chorégraphies créées par des grands noms de la danse. La même année, un autre événement va infléchir définitivement sa carrière. Il collabore pour la première fois avec un vidéaste, Michel Coste, pour la création de Double-Trouble. Préfiguration de ce qui assurera ses succès futurs, le corps des danseurs et l’image se mêlent pour confondre le regard du spectateur. Si La Mitrailleuse en état de grâce, pièce créée à Suresnes Cité Danse en 1996, lui permet de se faire enfin remarquer d’un large public, c’est avec Paradis, en 1997, que la compagnie Montalvo-Hervieu conquiert définitivement la notoriété et pose les fondements de son style chorégraphique : un univers loufoque, dynamique et ludique peuplé d’un savant mélange d’images projetées et de présence physique des danseurs. Dans ce cocktail haut en couleur, toutes les formes de danse coexistent et dialoguent : ballets classique et contemporain, hip-hop, danse africaine, comédie... Ce qui vaut aussi pour l’univers musical et ses superpositions parfois incongrues avec la danse. À cette époque, associer musique baroque et danse hip-hop peut encore surprendre. On assiste aussi à l’arrivée d’une sorte d’arche de Noé, réserve inépuisable d’animaux filmés et mis en mouvement dans les vidéos signées José Montalvo. La danse vient de renaître dans un esprit populaire, montrant que celle-ci peut aussi rimer avec invention et audace. Ce modèle s’est imposé jusqu’à valoir à José Montalvo et Dominique Hervieu une commande pour le Ballet de l’Opéra national de Paris : Le Rire de la lyre (1999).

En 1998, José Montalvo et Dominique Hervieu deviennent directeurs du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne. En 2000, José Montalvo est nommé parallèlement directeur de la danse au Théâtre national de Chaillot, alors dirigé par Ariel Goldenberg. En 2001, Le Jardin ioioitoito (1999) est récompensé par un Laurence Olivier Award. En 2004, la chorégraphie et la mise en scène de l’opéra de Jean-Philippe Rameau, Les Paladins, sont unanimement saluées par la critique. Ce spectacle reçoit à Prague le prix de la meilleure captation d’opéra pour le film réalisé par François Roussillon. Il sera repris à Shanghai, Athènes, Paris et Tōkyō. Puis ce sont On danse (2005) et un diptyque consacré à George Gershwin en 2008 avec, d’une part, une mise en scène de Porgy and Bess pour l’Opéra de Lyon, et, d’autre part, en écho, une pièce chorégraphique lumineuse créée pour la Biennale de la danse de Lyon : Good Morning, Mr. Gershwin.

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Écrit par

  • : écrivaine, journaliste dans le domaine de la danse

Classification

Pour citer cet article

Agnès IZRINE. MONTALVO JOSÉ (1954- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HERVIEU DOMINIQUE (1962- )

    • Écrit par Agnès IZRINE
    • 1 040 mots
    En 1981, Dominique Hervieu fait l'une des rencontres les plus déterminantes de sa carrière en la personne du chorégraphe José Montalvo. De 1982 à 1985, tous deux élaborent un style singulier qui deviendra leur marque de fabrique : une danse légère et virtuose à la croisée de plusieurs techniques,...

Voir aussi