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OROZCO JOSÉ CLEMENTE (1883-1949)

Peintre mexicain, José Clemente Orozco participa pour la première fois à une manifestation artistique importante en 1910, lors de l'exposition d'art mexicain organisée par le docteur Atl. Ce dernier, amateur d'art et partisan d'un renouveau de la peinture mexicaine, a exercé une grande influence sur les jeunes peintres de son pays. Comme Siqueiros et Rivera, Orozco rallie les artistes mexicains pour lesquels la révolution politique entraîne un changement esthétique, qui doit rendre compte du progrès social. Au cours de la révolution, Orozco exécutera de nombreuses caricatures pour la revue Vanguardia. En 1915, il fait une exposition à la galerie Biblos de Mexico sur le thème des prostituées, Casa de lágrimas ; quelques années plus tard, il se consacre à la décoration peinte de l'École nationale préparatoire, travail auquel participent aussi Siqueiros et Rivera. Contrairement à ces influences des avant-gardes européennes, Orozco reste longtemps dans les limites culturelles mexicaines qui semblent parfaitement convenir à ses recherches. En 1925 et en 1929, il expose cependant à Paris où ses œuvres sont appréciées par les jeunes peintres français. Au début des années trente, il jouit d'une renommée internationale et réalise la décoration du Pomona College de Claremont en Californie. Alors au sommet de sa carrière, il peint la décoration murale de l'université de Guadalajara et du palais de justice de la même ville. Entre 1940 et 1949, Orozco exécute des compositions imposantes (musée d'Art moderne de New York, 1940 ; théâtre de plein air de la Escuela normal de maestros de Mexico, 1948) qui témoignent de sa parfaite maîtrise technique.

Contrairement à Rivera et à Siqueiros, Orozco, dès 1920, peint en touches rapides et étirées qui cernent des formes fluides et instables. Ses personnages, humbles et déshérités sont représentés sous la forme de silhouettes emportées par la mort et par la violence (Affrontement, 1920 ; La Maison blanche, 1922, coll. part., Mexico). Plus tard, le contenu idéologique très net (Luttes prolétaires, 1941, palais de justice, Mexico) sera exprimé grâce à une figuration qui se maintient constamment à la limite de l'éclatement, presque déconstruite par la tension dynamique des formes et des couleurs.

L'œuvre d'Orozco se situe dans la lignée du renouveau de l'art mexicain marqué par la révolution, et son intérêt pour la culture précolombienne témoigne de la volonté de construire une nouvelle esthétique fondée sur les valeurs nationales du continent latino-américain.

— Charles SALA

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

Classification

Pour citer cet article

Charles SALA. OROZCO JOSÉ CLEMENTE (1883-1949) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GUADALAJARA, Mexique

    • Écrit par Arnaud EXBALIN
    • 995 mots
    • 3 médias

    Métropole de l’occident mexicain, Guadalajara est la capitale de l’État du Jalisco. Si la ville compte 1 386 000 habitants (2020), son agglomération, qui rassemble plus de cinq millions d’habitants, est une des plus importantes du pays, loin cependant après Mexico. Située dans une plaine...

  • MURALISME

    • Écrit par Claude FELL
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    En juillet 1921, le peintre Diego Rivera (1886-1957) rentre au Mexique après quatorze années passées en Europe, notamment en Espagne et à Paris. Il a également passé un an en Italie où il a longuement médité sur les fresques de Padoue, de Ravenne, d'Assise et de Sicile. De retour au...

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