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GUADALAJARA, Mexique

Mexique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mexique : carte administrative

Métropole de l’occident mexicain, Guadalajara est la capitale de l’État du Jalisco. Si la ville compte 1 386 000 habitants (2020), son agglomération, qui rassemble plus de cinq millions d’habitants, est une des plus importantes du pays, loin cependant après Mexico. Située dans une plaine alluviale d’altitude (1 500 m), Guadalajara se trouve à 550 kilomètres à l’ouest de Mexico et à 250 kilomètres de la côte pacifique, à laquelle elle est reliée par le port de marchandises de Manzanillo (État de Colima) et la station balnéaire de Puerto Vallarta. Guadalajara regarde tout autant vers les États du nord (Nayarit, Basse-Californie) et les États-Unis que vers Mexico. Au-delà du folklore symbolisé par la trilogie téquila-mariachis-charros (cavaliers et grands propriétaires) qui fait sa renommée, Guadalajara est une métropole suprarégionale dynamique qui attire investisseurs internationaux, industriels de la high-tech, touristes et étudiants.

Guadalajara, Mexique - crédits : Courtesy of the University of Texas Libraries, The University of Texas at Austin

Guadalajara, Mexique

L’histoire de Guadalajara remonte à la colonisation espagnole, une période décisive de trois siècles durant laquelle la ville se constitua en capitale régionale. La région fut conquise par Nuño Beltrán de Guzmán à l’aide de milliers d’auxiliaires indiens. Au début des années 1530, il y fonda une première colonie qu’il baptisa Guadalajara en l’honneur de sa ville natale en Castille. Mais, comme bon nombre de fondations du Nouveau Monde, Guadalajara dut, à ses prémisses, être plusieurs fois déplacée, en raison des raids incessants des tribus nomades insoumises au pouvoir espagnol. Une fois la région pacifiée, c’est dans la vallée d’Atemajac que la ville fut définitivement fondée. En 1560, le tribunal de la justice royale (real Audiencia), initialement établi dans la cité de Compostela (à 200 km au nord-ouest), fut transféré à Guadalajara qui devint la capitale de la province de la Nouvelle-Galice, disposant d’une large autonomie par rapport à Mexico. La capitale prit peu à peu de l’importance et devint le siège d’un archevêché. La cité dut sa fortune à la mise en valeur agricole de son vaste arrière-pays, avec l’élevage extensif en ranchs sur d’immenses propriétés rurales, dont certaines furent consacrées à la culture des agaves bleus pour la production de la fameuse téquila.

Guadalajara, bien que de taille modeste – à la fin du xvie siècle, elle compte environ 500 Espagnols, un millier de mulâtres et d’esclaves, et 600 Indiens – était alors à la tête de l’immense territoire de la Nouvelle-Galice, dont les limites s’étendaient jusqu’au Río Grande au nord, et à l’ouest jusqu’à la façade pacifique. Avec la création du port de San Blas, point d’arrivée du galion de Manille, elle forma une base de départ pour des explorateurs, des missionnaires (comme Junipero Serra) et des savants (tel Alessandro Malaspina). Une proto-industrie du cuir, du savon et du textile se développa en lien avec l’élevage. La ville continua de croître : de nouveaux ordres religieux y prirent pied, fondèrent des couvents (Santa Monica), tandis qu’une université et une imprimerie y furent créées à la fin du xviiie siècle. Avec environ 28 000 habitants, elle restait toutefois une cité aux dimensions modestes. À la même époque, la ville mexicaine de Puebla était deux fois plus peuplée.

Guadalajara fut l’une des premières prises des troupes indépendantistes du prêtre Miguel Hidalgo, où ce dernier proclama l’abolition de l’esclavage (1810), avant d’être regagnée par les troupes royalistes. Pendant la guerre de Réforme (1857-1861), elle fut un temps la capitale du gouvernement de Benito Juárez en exil. Sous Porfirio Díaz, les espaces publics furent modernisés et embellis, tandis que l’apparition du train et du tramway rendait les déplacements plus faciles. Relativement épargnée par les secousses de la révolution mexicaine, Guadalajara bénéficia, au[...]

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Écrit par

  • : maître de conférences en histoire à l'université Paris Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Arnaud EXBALIN. GUADALAJARA, Mexique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Mexique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mexique : carte administrative

Guadalajara, Mexique - crédits : Courtesy of the University of Texas Libraries, The University of Texas at Austin

Guadalajara, Mexique

Guadalajara, Mexique - crédits : ehudson/ Shutterstock

Guadalajara, Mexique

Autres références

  • GRÊLE

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 2 688 mots
    • 3 médias
    ...centimètres d’épaisseur sur une superficie de 140 kilomètres carrés, ce qui représente une masse totale de près de 50 millions de tonnes. Le 30 juin 2019, à Guadalajara au Mexique, une couche de près de deux mètres d’épaisseur par endroits endommage 200 habitations et commerces, et ensevelit une cinquantaine...
  • MEXIQUE

    • Écrit par Jacques BRASSEUL, Henri ENJALBERT, Universalis, Roland LABARRE, Cécile LACHENAL, Jean A. MEYER, Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA, Philippe SIERRA
    • 33 396 mots
    • 18 médias
    ...effectifs dans les usines de la première génération : jouet, cuir, textile) et d'une ouverture au marché mondial (firmes japonaises et coréennes). Ainsi, à Guadalajara, des maquiladoras du secteur de l'électronique se sont installées à proximité d'importantes entreprises multinationales (IBM,...

Voir aussi