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JEUX OLYMPIQUES Le cinéma et les Jeux

De la scène olympique au grand écran

« Buster » Crabbe dans <it>Flash Gordon</it> - crédits : Universal Pictures

« Buster » Crabbe dans Flash Gordon

Passer de la scène olympique au grand écran a séduit de nombreux champions, avec des fortunes très diverses. Le plus célèbre de ces transfuges demeure Johnny Weissmuller : le nageur vedette des Jeux de Paris en 1924 donna dès 1932 corps sur le grand écran au personnage de Tarzan, l'homme-singe créé par le romancier Edgar Rice Burroughs. La réussite de Weissmuller inspira Hollywood, qui sollicita d'autres champions pour incarner Tarzan au cinéma. Herman Brix, médaillé d'argent dans le concours de lancer du poids aux Jeux d'Amsterdam en 1928, devint Tarzan en 1935, avant de mener une longue carrière d'acteur sous le nom de Bruce Bennett. « Buster » Crabbe, champion olympique du 400 mètres nage libre en 1932 à Los Angeles, fut lui aussi Tarzan (Tarzan l'intrépide, 1933), avant d'incarner les rôles-titres des sagas Flash Gordon et Buck Rogers, tournant dans une centaine de films en cinquante ans. Glenn Morris, champion olympique du décathlon en 1936, livra une production médiocre dans La Revanche de Tarzan (1939), un film où Eleanor Holm, championne olympique du 100 mètres dos en 1932, incarnait une pseudo-Jane. Rafer Johnson, lui aussi champion olympique du décathlon (1960), tint un rôle secondaire dans deux films de Tarzan (en tant que Noir, le rôle-titre lui était interdit), puis il tourna dans quelques productions mineures.

Mais le seul Tarzan ne saurait employer tous les champions olympiques. D'autres gloires des Jeux ont tâté du septième art. Jim Thorpe, le banni des Jeux de Stockholm en 1912, apparut dans une cinquantaine de films, dans des rôles annexes. L'Hawaiien « Duke » Kahanamoku, champion olympique du 100 mètres nage libre en 1912 et en 1920, tourna dans sept films, où son teint hâlé le cantonna à des rôles d'« indigènes ». Sonja Henie, la « Fée de la glace », triple championne olympique de patinage artistique (1928, 1932, 1936), fut sollicitée par la 20th Century Fox et connut le succès avec One in a Million (1936), où elle avait pour partenaire Don Ameche, puis Thin Ice (1937), de Sidney Lanfield, où elle donnait la réplique à Tyrone Power. L'Autrichien « Toni » Sailer, le héros des Jeux d'hiver de Cortina d'Ampezzo en 1956, tourna dans vingt-deux films mineurs, le Néerlandais Anton Geesink, le premier champion olympique de judo « toutes catégories », apparut dans quatorze films ou téléfilms, campant notamment à Cinecittá un colossal Samson (Samson et Gédéon, 1966). Jean-Claude Killy joua en 1972 dans Snow Job (28 Secondes pour un hold-up), au côté de son épouse Danièle Gaubert et de Vittorio De Sica.

On le voit, une médaille olympique a parfois ouvert les portes des plateaux de cinéma, mais la réussite d'un Johnny Weissmuller ne peut masquer de multiples échecs...

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. JEUX OLYMPIQUES - Le cinéma et les Jeux [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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