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MIQUEL JEAN-PIERRE (1937-2003)

Comédien, metteur en scène, pédagogue, directeur de compagnies et d'institutions, Jean-Pierre Miquel est né le 22 janvier 1937, à Neuilly-sur-Seine. C'est en 1957, au cours de ses études, que ce licencié en lettres et en droit public, diplômé en sciences politiques, aborde le théâtre. Il rejoint le Groupe de théâtre antique de la Sorbonne. Au sein de cette troupe universitaire, qui va jouer un rôle important dans la reconquête d'un répertoire fondamental, il acquiert durant six années une formation de comédien, notamment auprès de Jean Gillibert, Maurice Jacquemont, André Steiger, puis Jacques Lacarrière.

En 1964, Jean-Pierre Miquel fonde sa compagnie, joue et met en scène Suréna, premier signe de son attachement pour Corneille, dont il présentera – certaines par deux fois – six tragédies au cours de sa carrière. Il obtient, l'année suivante, le grand prix du Jeune Théâtre avec Oreste de Vittorio Alfieri et travaille ensuite comme metteur en scène indépendant dans différents théâtres et à la maison de la culture d'Amiens. Pendant sept années, il monte ainsi des œuvres classiques, mais surtout modernes (de Brecht à Jean-Claude Grumberg). De 1971 à 1978, chargé par Pierre Dux, administrateur général de la Comédie-Française, d'établir la programmation artistique du Théâtre de l'Odéon, devenu seconde salle du Français, Jean-Pierre Miquel marque son ouverture à l'écriture contemporaine, notamment dans le cadre du Petit-Odéon qu'avait inauguré Jean-Louis Barrault en 1967. Il met en scène Max Frisch (Le Comte Oderland, La Grande Muraille, 1972, Don Juan ou l'amour de la géométrie, 1976), Bertolt Brecht (Antigone, 1972), Anton Tchekhov (Oncle Vania), Jacques Sternberg (C'est la guerre, Monsieur Gruber, 1973), René Clair (La Catin aux lèvres douces, 1974), et révèle Louis Calaferte (Chez les Tich, 1973 ; Trafic, 1976 ; Tu as bien fait de venir, Paul, 1978), avec lequel il entretiendra un long et fructueux compagnonnage. En parallèle, il noue ses premiers liens avec la Maison de Molière, et devient, en 1975, professeur au Conservatoire national supérieur d'art dramatique.

De 1978 à 1983, Jean-Pierre Miquel dirige le Centre dramatique national de Reims. Là, il fonde le Théâtre de la comédie, et s'engage avec passion dans la décentralisation culturelle. Poursuivant ses propres créations avec des pièces d'Henrik Ibsen, Jean-Claude Brisville, René Kalisky, ou Harold Pinter, il fait aussi appel à de jeunes metteurs en scène auxquels il offre les moyens de s'affirmer. Parallèlement, il met en scène pour la Comédie-Française Sertorius de Corneille, La Seconde Surprise de l'amour et La Colonie de Marivaux. À l'automne de 1983, il prend la direction du Conservatoire, tout en poursuivant son activité de metteur en scène.

En septembre 1993, Jean-Pierre Miquel est nommé administrateur général de la Comédie-Française. Il succède à Jacques Lassalle, victime d'attaques politiques qui ont perturbé le climat de la Maison. Le nouvel administrateur doit donc en priorité rétablir la sérénité. Il va aussi moderniser cette institution. Ce passionné d'architecture et d'espaces scéniques s'investit dès 1994 dans la nécessaire rénovation du bâtiment et de l'équipement technique de la salle Richelieu. Puis il s'attèle à la modernisation des statuts du Français, afin de favoriser une nouvelle dynamique économique, susceptible de conforter la gestion de la Comédie-Française et de la salle du Vieux-Colombier qui lui est attribuée depuis 1993. Jean-Pierre Miquel obtient aussi un prolongement du mandat d'administrateur, qui passe de trois à cinq ans, durée nécessaire à la mise en œuvre d'une véritable politique artistique. Il diligente l'ouverture du Studio-Théâtre, inauguré au Carrousel du Louvre en novembre 1996. Si ses choix artistiques furent parfois taxés de frilosité malgré son désir[...]

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Jean CHOLLET. MIQUEL JEAN-PIERRE (1937-2003) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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