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DUJARDIN JEAN (1972- )

Né le 19 juin 1972 à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Jean Dujardin est le premier Français à être récompensé par l'oscar du meilleur acteur par l'Academy Awards à Hollywood (26 février 2012). Il débute comme comique dans de petites salles parisiennes à l'orée des années 1990. Avec la « bande » des Nous C Nous, il excelle dans de courts sketches dont certains passent à la télévision. Il crée notamment le personnage de Brice de Nice, surfeur ahuri, dans des clips délirants qui circulent avec succès sur Internet. La série Un gars, une fille – près de cinq cents épisodes de 6 à 7 minutes diffusés sur France 2 d'octobre 1999 à juin 2003 – lui apporte alors la notoriété. Alexandra Lamy et lui incarnent un jeune couple aux prises avec les amusants aléas de la vie quotidienne. C'est le tournant de sa carrière : il ne sera pas humoriste de one-man-show mais comédien.

L'art du pastiche

L' aventure cinématographique de Jean Dujardin se déroule en trois étapes : Brice de Nice, OSS 117 et The Artist. Il joue dans quelques films peu satisfaisants dès 2002. Dans le même temps, il conçoit l'adaptation du populaire Brice, convainc les producteurs, collabore au scénario et occupe le centre du film. Bien qu'empêtré dans une intrigue terne et peu aidé par la réalisation molle de James Huth, Brice de Nice est le film français qui fait le plus d'entrées en 2005 : plus de quatre millions ! L'année suivante, l'acteur trouve son nouveau style dans OSS 117. Évoquant physiquement autant Cary Grant que Sean Connery, Hubert Bonisseur de la Bath est un agent secret incompétent, bellâtre arrogant et goujat. Ce gaffeur hilarant n'en vient pas moins à bout, par chance et hasard, des missions impossibles qui lui sont confiées dans OSS 117, Le Caire nid d'espions (2006) et Rio ne répond plus (2009), subtils pastiches adaptés des romans d'espionnage de Jean Bruce et réalisés très brillamment par Michel Hazanavicius, à mi-chemin entre Ernst Lubitsch et les films français des années 1950 d'André Hunebelle ! On rit de l'intrusion du politique dans le comique et du spectaculaire dans le suspense (le finale de Rio ne répond plus, au sommet du Christ rédempteur).

Jean Dujardin s'essaie ensuite avec succès au genre dramatique dans Un balcon sur la mer, de Nicole Garcia (2009), et Le Bruit des glaçons, de Bertrand Blier, où il campe un écrivain alcoolique confronté à son cancer incarné par Albert Dupontel. Sur ce thème d'une absurdité noire très caractéristique de l'univers du cinéaste, Jean Dujardin et Anne Alvaro jouent les trompe-la-mort.

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Écrit par

  • : professeur honoraire d'histoire et esthétique du cinéma, département des arts du spectacle de l'université de Caen

Classification

Pour citer cet article

René PRÉDAL. DUJARDIN JEAN (1972- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HAZANAVICIUS MICHEL (1967- )

    • Écrit par René PRÉDAL
    • 954 mots
    De 2006 à 2011, la reconnaissance critique et publique de Michel Hazanavicius est indissociable de celle de Jean Dujardin qu'il met en scène dans trois films qui rompent autant avec le comique de café-théâtre qu'avec « l'esprit Canal ». L'acteur était jusqu'alors connu pour ses prestations à la télévision...
  • J'ACCUSE (R. Polanski)

    • Écrit par Pierre EISENREICH
    • 934 mots
    ...(Louis Garrel) à travers l’enquête que mène un de ses anciens supérieurs de l’École supérieure de guerre, le lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart (Jean Dujardin). L’interprétation de la vedette de The Artist (2011) sied à merveille à la mise en scène par son introspection sensible, dessinant peu...

Voir aussi