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MARCHAND JEAN-BAPTISTE (1863-1934)

Le capitaine Marchand - crédits : Henry Guttmann/ Getty Images

Le capitaine Marchand

Général et explorateur français. Engagé volontaire dans l'infanterie de marine en 1883, Jean-Baptiste Marchand devient officier en 1887 et participe brillamment à la conquête de l'Afrique occidentale. Il est surtout célèbre pour avoir commandé la mission Congo-Nil qui traversa l'Afrique de l'océan Atlantique à la mer Rouge (1896-1899), et dont l'arrivée à Fachoda en 1898 fut l'occasion d'une grave crise dans les relations franco-britanniques. Sous le couvert d'une expédition scientifique se dissimule, en effet, une imprudente opération politique suscitée par les ministres Delcassé et Hanotaux, qui cherchent à placer la France en position de force sur le Nil afin d'obliger l'Angleterre à des concessions territoriales ; mais celle-ci considère cette région comme vitale pour ses intérêts coloniaux, ainsi qu'elle le fait savoir à plusieurs reprises au gouvernement français. Profitant du désengagement britannique au Soudan, causé par l'insurrection madhiste, et des bonnes relations qu'elle entretient avec le négus Ménélik, la France s'efforce de faire converger vers le Nil une expédition franco-éthiopienne à partir du territoire abyssin et une autre purement française à partir du Congo. Or, dans le même temps, le général Kitchener commence la reconquête du Soudan à partir de l'Égypte (1896-1898). Le conflit est donc inévitable et plein de périls pour une France qui n'a pas les moyens militaires et diplomatiques suffisants pour résister au Royaume-Uni.

La mission Marchand, qui comprend huit officiers et cent cinquante-quatre tirailleurs sénégalais, remonte le Congo et l'Oubangui, traverse au prix de terribles difficultés les marais du Bahr el-Ghazal, réputés infranchissables, et parvient à Fachoda le 10 juillet 1898 sans pouvoir faire la jonction avec l'expédition franco-éthiopienne qui s'était repliée une quinzaine de jours auparavant. Un fort est construit, le pavillon hissé, une attaque madhiste repoussée, mais Kitchener arrive le 18 septembre et exige l'évacuation des Français. Marchand n'abandonne Fachoda qu'après en avoir reçu l'ordre de son gouvernement le 11 décembre et achève son périple en traversant l'Éthiopie jusqu'à Djibouti (16 mai 1899). Il est accueilli triomphalement à Paris par une opinion publique surexcitée par le nationalisme ainsi que par l'anglophobie.

Marchand démissionne de l'armée en 1904 et reprend du service pendant la Première Guerre mondiale, commandant une brigade puis une division coloniale.

— Jean-Marcel CHAMPION

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Pour citer cet article

Jean-Marcel CHAMPION. MARCHAND JEAN-BAPTISTE (1863-1934) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Le capitaine Marchand - crédits : Henry Guttmann/ Getty Images

Le capitaine Marchand

Autres références

  • TROISIÈME RÉPUBLIQUE

    • Écrit par Louis GIRARD
    • 14 493 mots
    • 33 médias
    ...poursuivait une active politique coloniale en Afrique occidentale et à Madagascar, ce qui l'opposait à l'Angleterre. Le conflit devint aigu lorsque la mission Marchand venue du Congo rencontra à Fachoda l'armée de Kitchener (1898) ; la France céda. Théophile Delcassé venait d'accéder au Quai d'Orsay,...

Voir aussi