Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DU PRÉ JACQUELINE (1945-1987)

Jacqueline Du Pré - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Jacqueline Du Pré

Paul Tortelier l'appelait « la Ginette Neveu du violoncelle ». Comme la grande violoniste, elle tenait du ciel les dons les plus rares et le secret des chemins qui mènent au cœur même de l'émotion musicale. Comme elle aussi, son éblouissante carrière fut brisée avant l'heure par une implacable fatalité.

Jacqueline Du Pré naît à Oxford le 26 janvier 1945. Très vite, il faut se rendre à l'évidence : c'est une enfant prodige. Dès quatre ans, elle manifeste d'étonnantes dispositions pour le violoncelle. Elle étudie l'instrument à la Guildhall School of Music de Londres avec William Pleeth, mais travaille aussi en France avec Paul Tortelier (1956), en Suisse avec Pablo Casals et à Moscou avec Mstislav Rostropovitch. À quinze ans à peine révolus, elle remporte la médaille d'or de la Guildhall School et le Queen's Prize of Music. La jeune soliste de seize ans donne son premier concert public le 1er mars 1961 au Wigmore Hall de Londres. C'est le début d'une très brillante carrière. En 1967, en pleine guerre de Six Jours, elle épouse à Tel-Aviv le pianiste et chef d'orchestre Daniel Barenboïm. En 1968, elle crée la Romance pour violoncelle et orchestre que lui dédie Alexander Goehr. Elle participe à de nombreuses séances de musique de chambre avec son mari et le violoniste Pinchas Zukerman. Le disque en a conservé le souvenir, notamment dans des sonates, variations et trios de Beethoven ainsi que dans des sonates de Brahms. À cette époque, elle enregistre également – sur un violoncelle de Stradivarius daté de 1712, le Davidov qu'elle léguera à Yo-Yo Ma – deux concertos de Haydn ainsi que celui d'Elgar sous les baguettes respectives de sir John Barbirolli et de Daniel Barenboïm. En 1972, une incurable sclérose en plaques la contraint à mettre un terme définitif à sa vie de concertiste. Elle n'a que vingt-sept ans. Elle se consacre désormais à l'enseignement et ne reparaît plus en public. Elle est décorée en 1976 de 1'ordre de 1'Empire britannique et obtient en 1980 l'oscar britannique du musicien de l'année, hommages émus à la grande voix d'un violoncelle qui n'aura chanté qu'un printemps. Elle meurt à Londres le 19 octobre 1987.

— Pierre BRETON

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Pierre BRETON. DU PRÉ JACQUELINE (1945-1987) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Jacqueline Du Pré - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Jacqueline Du Pré

Autres références

  • BARENBOIM DANIEL (1942- )

    • Écrit par Jean-Luc MACIA
    • 1 784 mots
    • 1 média
    ...Perlman ou Pinchas Zukerman, dont il guide l'épanouissement et avec lesquels il enregistre énormément. Barenboim rencontre aussi la violoncelliste Jacqueline Du Pré. Pendant plusieurs années ils forment un duo étincelant tout en vivant une véritable idylle amoureuse. Malheureusement, la musicienne...