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SANSOVINO JACOPO TATTI dit (1486-1570)

Villa Garzone, Pontecasale - crédits :  Bridgeman Images

Villa Garzone, Pontecasale

Architecte et sculpteur qui devait prendre le surnom de son maître Sansovino, Jacopo Tatti joue un rôle particulièrement important dans le développement de l'art vénitien. Florentin de naissance, il entre dans l'atelier d'Andrea Contucci dit Sansovino et le suit à Rome. Travaillant dans la Ville éternelle de 1503 à 1510/11, puis, après un retour à Florence à cause de sa santé, de nouveau de 1518 à 1527, il fréquente le cercle des San Gallo et de Michel-Ange. Après le sac de la ville par les impériaux, Jacopo se réfugie à Venise où il se fixe définitivement, refusant notamment sur les conseils de l'Arétin une invitation de François Ier, et aussi celle du pape qui désirait son retour au Vatican. Sansovino est alors nommé protomaestro de la fabrique de Saint-Marc. Après avoir donné, à Padoue, des reliefs pour la basilique de Saint-Antoine, et la statue d'une Vierge à l'Enfant, il entreprend à Venise de grands travaux d'architecture : libreria, logetta du campanile de Saint-Marc dont il sculpte les bas-reliefs, reliefs en bronze pour la porte de la sacristie et pour les chaires de Saint-Marc (1537-1544). On lui demande ensuite une statue d'Ercole de Ferrare et les deux figures de Mars et de Neptune — symboles de la République de Venise — qui se trouvent sur le perron d'honneur du palais des Doges. Sansovino prend une importance de plus en plus grande dans les travaux de la Sérénissime, dressant les plans de la Zecca, de la Scuola della Misericordia, de l'église San Francesco della Vigna, de l'église San Giminiano. Au palais Corner sur le Grand Canal (1536), il maintient la disposition traditionnelle du rez-de-chaussée vénitien, mais superpose deux étages scandés par des ordres classiques dans la pure tradition romaine. Il fait désormais autorité dans presque toute l'Italie : on l'appelle à Florence, à Brescia, à Pola. Son originalité est d'avoir réussi la synthèse entre la manière romaine et le goût vénitien, en alliant au classicisme monumental un élément de couleur par les jeux des ombres et de la lumière, et en intégrant la sculpture à l'ordonnance architecturale.

Saint-Marc, Venise - crédits :  Bridgeman Images

Saint-Marc, Venise

Statue colossale de Neptune, J. Sansovino - crédits :  Bridgeman Images

Statue colossale de Neptune, J. Sansovino

Escalier des Géants du palais des Doges - crédits : Francesco Turio Bohm,  Bridgeman Images

Escalier des Géants du palais des Doges

— Renée PLOUIN

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris

Classification

Pour citer cet article

Renée PLOUIN. SANSOVINO JACOPO TATTI dit (1486-1570) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Villa Garzone, Pontecasale - crédits :  Bridgeman Images

Villa Garzone, Pontecasale

Saint-Marc, Venise - crédits :  Bridgeman Images

Saint-Marc, Venise

Statue colossale de Neptune, J. Sansovino - crédits :  Bridgeman Images

Statue colossale de Neptune, J. Sansovino

Autres références

  • BAROQUE

    • Écrit par Claude-Gilbert DUBOIS, Pierre-Paul LACAS, Victor-Lucien TAPIÉ
    • 20 831 mots
    • 23 médias
    ...est rejeté dans une abside adventice, sous une autre coupole. Longhena est constructeur de palais, comme le Rezzonico, où se renouvelle la tradition de Sansovino. Or, pour comprendre l'influence et le succès général du baroque italien, il faut tenir compte encore de deux facteurs : l'un est la réputation...
  • VÉNITIENS PALAIS

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 1 042 mots
    • 6 médias

    Dans les dernières années du xve siècle — en 1495 — « la plus belle rue qui soit au monde et la mieux maisonnée » était, pour Philippe de Commynes, le Grand Canal de Venise. Aujourd'hui encore, malgré l'usure du temps et les réfections abusives, on comprend, en suivant cette « rue » au fil...

Voir aussi