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PERETZ ITZHAC LEIBOUCH (1852-1915)

Peretz est le dernier (en date) des trois classiques de la littérature yiddish moderne, les deux autres étant : Mendélé Mokher Seforim et Cholem-Aleikhem.

On dit communément que, si Mendélé est l'aïeul de cette jeune littérature et si Cholem-Aleikhem l'a éclairée de son sourire maternel, Peretz lui a conféré l'autorité d'un père.

En collaboration avec son ami, l'écrivain Dineson, il lança une collection littéraire dont le premier volume portait ce manifeste : « Nous sympathisons ouvertement avec ceux qui veulent transformer le jargon [le yiddish] en une langue vivante ayant cours dans le pays. »

Peretz fut l'un des auteurs laïcs du xxe siècle qui repensèrent le hassidisme.

Un humaniste découvre le yiddish

Zamość, où Itzhac Leibouch Peretz a vu le jour, est une ville polonaise rendue célèbre par le seigneur régnant sur la contrée, au xvie siècle, à la suite d'un voyage qu'il fit en Italie. Ébloui par la Renaissance, il décida de répandre celle-ci dans son pays quasi féodal. Ainsi, des édifices, des institutions, une cohorte de savants et d'artistes constituèrent bientôt une enclave italienne en pleine Pologne. Parmi les érudits transplantés, se trouvait un juif nommé Perez dont l'écrivain classique yiddish Itzhac Leibouch Peretz serait le descendant.

Né et élevé dans un milieu de stricte observance, mais tolérant à l'égard des tendances libérales bien établies à Zamość, Peretz s'essaya d'abord dans des pièces de vers en langue polonaise. Très tôt, il vint à l'hébreu qu'il n'abandonna plus guère. On décèle, dans son œuvre, l'influence des grands romantiques allemands, polonais et russes, tempérée par un certain rationalisme en vogue, à l'époque, dans l'entourage du jeune auteur. Enfin, celui-ci opta définitivement pour le yiddish dont il devint le défenseur le plus chaleureux.

C'est Cholem-Aleikhem qui a fait connaître Peretz au grand public en imprimant dans son recueil Bibliothèque populaire yiddish (Yiddiché folksbibliothèk), la ballade mystico-romantique intitulée Moniche, contant l'avortement du rêve de sainteté d'un jeune talmudiste.

Après ses débuts dans la poésie (à laquelle il demeura fidèle jusqu'à son dernier souffle), Peretz aborda la prose et conquit l'estime des lecteurs par une série de fines esquisses qui marquèrent un tournant dans la littérature yiddish. Son scepticisme de rationaliste le quitta peu à peu.

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Pour citer cet article

Isaac POUGATCH. PERETZ ITZHAC LEIBOUCH (1852-1915) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONTES FOLKLORIQUES, Itzhac Leibouch Peretz - Fiche de lecture

    • Écrit par Yitzhok NIBORSKI
    • 958 mots

    Reconnu comme l'une des œuvres majeures d'I L. Peretz (Pologne, 1852-1915) et comme un tournant dans l'histoire de la littérature moderne en langue yiddish, cet ensemble de contes ne constitue pourtant pas un ouvrage aux contours parfaitement définis. Les deux séries publiées du...

  • HÉBRAÏQUES LANGUE & LITTÉRATURE

    • Écrit par Valentin NIKIPROWETZKY, René Samuel SIRAT
    • 8 474 mots
    • 1 média
    Mais le juif du ghetto sut trouver ses défenseurs. Des auteurs tels Mendele Mokher Sforim (pseudonyme de S. Y. Abramovitch, 1836-1918), Y. L. Peretz (1851-1915) et Shalom Aleichem (pseudonyme de S. Rabinovitch, 1859-1916) étaient pleins de tendresse pour sa piété exemplaire, sa simplicité, sa...
  • YIDDISH

    • Écrit par Rachel ERTEL, Yitzhok NIBORSKI
    • 13 906 mots
    • 1 média
    Itzhak Leiboush Peretz (1852-1915) fut de tous les trois l'auteur le plus sensible aux influences européennes auxquelles Varsovie, sa ville d'adoption, était largement ouverte. Tempérament inquiet, passionné, novateur, il ne cessa d'expérimenter dans les différents genres littéraires dans lesquels...

Voir aussi