Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

HUANG GONGWANG[HOUANG KONG-WANG](1269-1354)

Un génie divers

Il ne s'adonna à la peinture que vers l'âge de cinquante ans. Il peut paraître surprenant que, malgré une vocation aussi tardive, il ait réussi à s'imposer comme l'un des plus importants créateurs qu'ait connus la peinture chinoise. En fait, il ne fit sans doute que transformer en occupation majeure une activité qui devait déjà lui être familière depuis longtemps, ne fût-ce qu'au titre de divertissement occasionnel. Tout lettré possédait des affinités étroites avec cet art, déjà par la seule pratique de la calligraphie. Mais il est typique de l'esthétique nouvelle que son principal représentant ait abordé la peinture d'une façon aussi impromptue et détachée. La renommée que sa peinture lui valut a fait quelque peu oublier ses autres talents, mais il aurait aussi bien pu s'illustrer comme poète ou comme penseur. Il portait, en particulier, un remarquable intérêt aux questions philosophiques et religieuses : vers la soixantaine, il adhéra à ce courant néo-taoïste qui, à l'époque, séduisait tant d'intellectuels (dont plusieurs peintres, tels Fang Congyi et Ni Zan), et il installa à Suzhou un centre consacré à l'étude et à la discussion de ces problèmes ; animant personnellement les échanges philosophiques qui s'y déroulaient, il impressionnait l'auditoire par sa science et son éloquence. Vers l'âge de quatre-vingts ans, il se replongea une fois de plus dans la solitude montagnarde et s'attarda quelque trois ans dans les monts Fuchun, en compagnie d'un moine de ses amis. Son chef-d'œuvre, le rouleau horizontal Séjour dans les monts Fuchun, est le fruit de cette retraite contemplative au sein de la nature. Rentré à Changshou, il y mourut à l'âge de quatre-vingt-cinq ans.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : reader, Department of Chinese, Australian National University

Classification

Pour citer cet article

Pierre RYCKMANS. HUANG GONGWANG [HOUANG KONG-WANG] (1269-1354) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • CHINOISE CIVILISATION - Les arts

    • Écrit par , , , , , et
    • 54 368 mots
    • 37 médias
    ...novateurs, Wu Zhen (1280-1354) est le type même du peintre-lettré ; son style, d'une candeur abrupte, exercera une influence considérable sur la postérité. Huang Gongwang (1269-1354) est souverain dans le paysage ; la qualité structurelle de ses compositions présente une « modernité » qui, pour le critique...
  • SÉJOUR DANS LES MONTS FUCHUN (Gu Xiaogang)

    • Écrit par
    • 832 mots
    • 1 média
    Cependant, le projet s’avère beaucoup plus ambitieux. Le titre est emprunté à une célèbre peinture de Huang Gongwang, dont l’œuvre a profondément influencé la peinture chinoise. Réalisé entre 1348 et 1350, cet immense rouleau représente un paysage de « montagne et d’eau » dans la province du...
  • WANG LES QUATRE (XVIIe s.)

    • Écrit par
    • 4 469 mots
    • 1 média
    À la suite de Dong Qichang, son premier maître à peindre et à penser, Wang Shimin plaçait les quatre grands peintres des Yuan au-dessus de tout, Huang Gongwang en particulier, dont l'aspect volontairement banal des paysages et leur texture dense nourrie de couches successives le fascinaient. Vers...
  • WANG MENG (1308 env.-1385)

    • Écrit par
    • 1 496 mots

    Quatre grands peintres du xive siècle ont été choisis par les auteurs de la postérité comme les meilleurs représentants de la profonde mutation artistique survenue sous les Yuan, et réunis sous le vocable de « Quatre grands maîtres Yuan ». Ce choix est le fruit d'une longue élaboration qui, au cours...