HOMÉOPATHIE
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L’impossible légitimation scientifique
Une étude précise récente de Michael Emmans Dean (2004) a recensé pas moins de trente-cinq expérimentations de l’homéopathie menées en Europe et aux États-Unis entre 1821 et 1953. La question homéopathique eut un rôle majeur dans la naissance de l’évaluation médicale même si les résultats en furent décevants pour l’homéopathie. Entre 1821 et 1834, pas moins de douze essais eurent lieu dans les hôpitaux européens de Naples à Saint-Pétersbourg, de Paris à Vienne et Berlin, menés tantôt par des homéopathes, tantôt par des allopathes, les uns accusant les autres de fausser les essais. Plus tard, comme à l’hôpital Sainte-Marguerite à Paris, Jean-Paul Teissier (1811-1862), médecin reconnu, mena des essais comparatifs durables (1849-1851) portant sur de grands effectifs (8 000 malades souffrant de toutes pathologies) répartis aléatoirement entre le traitement homéopathique et les ordonnances habituelles. Au total, l’homéopathie ne se sortait pas mal de la comparaison avec des taux de mortalité un peu plus faibles. Mais ces résultats suggéraient néanmoins tout autant la nocivité de la thérapeutique classique, souvent drastique sinon nocive, que la supériorité de l’homéopathie. Dans le contexte d’hostilité institutionnelle vis-à-vis de l’homéopathie, ces études ne firent pas l’objet d’une large publicité.
Il en fut autrement à la fin du xxe siècle. La violence sous-jacente au conflit entre les homéopathes et les autres médecins éclata en 1988 dans l’affaire dite de la « mémoire de l’eau ». Quatre équipes de recherches sérieuses dirigées par Jacques Benveniste (1935-2004), chercheur renommé dans le domaine de l’allergie, affirmèrent qu’elles avaient mis en lumière le fait que des globules blancs responsables de la décharge d’histamine lorsqu’ils sont mis au contact avec des anticorps de type immunoglobuline E (IgE) réagissaient toujours à une solution diluée de ces mêmes anticorps alors que la dilution était telle qu’il n’y avait plus de molécules d’anticorps dans la solution où l’on avait placé ces cellules. Tenus pour preuve d’une répo [...]
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Écrit par :
- Olivier FAURE : professeur émérite d'histoire contemporaine
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Pour citer l’article
Olivier FAURE, « HOMÉOPATHIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/homeopathie/