Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ROHANI HASSAN (1948- )

L’élection à la présidence de la République

Après l’arrivée au pouvoir du néoconservateur Mahmoud Ahmadinejad, en 2005, il prend la direction du Centre d’études stratégiques du Conseil du discernement que préside Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, son mentor depuis les années 1970. Hassan Rohani est donc un reconstructeur plutôt qu’un réformateur, en dépit de ses affinités avec Mohammad Khatami sur le plan religieux. Dans les années 1980, il joue un rôle décisif en animant un club de dialogue interfactions, la « réunion des Sages », qui a permis de préparer des décisions d’intérêt général, en particulier l’acceptation d’un cessez-le-feu avec l’Irak, en 1988. Ce cercle a servi de modèle au Conseil du discernement, institué en 1988 et introduit dans la Constitution en 1989, après la mort de l’imam Khomeyni. Hassan Rohani choisit certains de ses proches collaborateurs parmi les anciens de ce club.

Hassan Rohani incarne la professionnalisation de la classe politique et son autonomisation par rapport à deux institutions centrales : d’une part, les forces militaires, qui se sont dédoublées entre l’armée, héritée de l’ancien régime, et les Gardiens de la révolution, créés en 1979 ; d’autre part, le clergé, dont une fraction importante reste étrangère aux impératifs de la raison d’État. La carrière et le style politique de Hassan Rohani illustrent la différenciation des institutions et des fonctions de l’État, qui rend aléatoire la reconduction à l’identique du « gouvernement du jurisconsulte » après la disparition de son titulaire actuel, l’ayatollah Ali Khamenei. Ils lui ont permis d’être un candidat de synthèse lors de l’élection présidentielle, à hauts risques, de juin 2013, après le retrait du réformateur Mohammad Reza Aref, et de l’emporter contre le néoconservateur Saïd Jalili et l’ancien héros de la guerre contre l’Irak, alors maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chargée de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de Sciences Po
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Fariba ADELKHAH et Universalis. ROHANI HASSAN (1948- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Hassan Rohani, 2016 - crédits : Alessia Pierdomenico/ Bloomberg/ Getty Images

Hassan Rohani, 2016

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    ...la région, mais il n’obtient pas de résultats probants. Puis il se rallie à une politique de sanctions, plus efficace économiquement que politiquement. L’élection à la tête de la République islamique, en 2013, de Hassan Rohani, plus ouvert à la négociation, permet la signature à Vienne d’un accord...
  • IRAN - Histoire et politique

    • Écrit par Christian BROMBERGER, Universalis, Robert MANTRAN
    • 22 388 mots
    • 10 médias
    ...guide (Saïd Jalili, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ali Velayati), mais, contre toute attente, c’est Hassan Rohani qui, ayant bénéficié du retrait du réformateur Mohammad Reza Aref, remporte l’élection, dès le premier tour, avec 50,68 % des voix....
  • RAFSANDJANI ALI AKBAR HACHEMI (1934-2017)

    • Écrit par Fariba ADELKHAH
    • 1 100 mots
    • 1 média

    Président de la République islamique d’Iran de 1989 à 1997, Ali Akbar Hachemi Rafsandjani naît le 15 février 1934 à Bahraman (province de Kerman) au sein d’une famille aisée de propriétaires terriens, et décède le 8 janvier 2017 à Téhéran.

    Dès ses études religieuses, Rafsandjani...

Voir aussi