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HOTTER HANS (1909-2003)

Un éternel Wotan

D'éclatants débuts au Covent Garden de Londres en septembre 1947 dans deux rôles mozartiens – le Comte des Noces de Figaro et le rôle-titre de Don Giovanni – lors d'une tournée de la Staatsoper de Vienne lui offrent une renommée mondiale, et un contrat avec la firme discographique Columbia. Le 9 novembre 1950, il apparaît pour la première fois au Metropolitan Opera de New York, incarnant le Hollandais dans Le Vaisseau fantôme de Wagner. On pourra l'y entendre jusqu'en 1954, année où il chante Gurnemanz dans Parsifal. S'il est absent des représentations de la réouverture de Bayreuth en 1951, il y sera un incomparable Wotan – et un non moins admirable Wanderer – de 1952 (dans La Walkyrie et Siegfried) à 1958, en 1961, 1963 et 1966 ; il n'abandonnera ce rôle majeur qu'en 1972, dans La Walkyrie, à l'Opéra de Paris. Il est Kurwenal lors du premier Tristan bayreuthien que dirige Herbert von Karajan (1952). Mémorable Hans Sachs des Maîtres chanteurs de Nuremberg sous la baguette d'André Cluytens (1956), Hotter est de la plupart des Parsifal qui se donnent au Festspielhaus : Amfortas en 1953 et 1954, Gurnemanz de 1960 à 1966. À Bayreuth, il incarne aussi Gunther (Le Crépuscule des dieux) en 1955, le Hollandais en 1955 et 1965, Pogner (Les Maître chanteurs de Nuremberg) en 1958 et 1960. C'est dans la musique de Wagner que s'impose à son sommet un art hiératique, magnifié par un opulent timbre de bronze, un legato magique et la noblesse d'un incomparable phrasé. C'est lui que Georg Solti choisit pour incarner Wotan et le Wanderer pour la célèbre première intégrale en studio de la Tétralogie, réalisée pour Decca. Hotter sait pourtant s'évader de ce répertoire. À l'étroit dans les rôles mozartiens (le Comte des Noces de Figaro), il donne toute sa mesure dans des emplois aussi différents que le Grand Inquisiteur (Don Carlo de Verdi), Borromeo (Palestrina de Hans Pfitzner), Becket (Assassinio nella cattedrale de Ildebrando Pizzetti). Dirigé par les plus grands chefs, entouré par l'élite du chant de son époque, il se produit sur les plus grandes scènes internationales jusqu'en 1972, date de ses adieux lyriques, à la Staatsoper de Vienne.

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Pour citer cet article

Pierre BRETON. HOTTER HANS (1909-2003) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hans Hotter - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images

Hans Hotter

Schubert, Voyage d'hiver: Gute Nacht - crédits : CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France

Schubert, Voyage d'hiver: Gute Nacht

Autres références

  • GOERNE MATTHIAS (1967- )

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 1 005 mots
    • 1 média
    ...encore, dans L’Or du Rhin et La Walkyrie de Richard Wagner, le plus impressionnant Wotan de sa génération, renouvelant la performance du légendaire Hans Hotter. Il montre une même aisance avec Oreste (Elektra de Richard Strauss), Jochanaan (Salomé de Richard Strauss) ou le rôle-titre d’Eugène...