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GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) Les grammairiens latins

La grammaire à Rome est d'abord un héritage, celui de la grammaire grecque. Cet héritage se présente sous les deux aspects fondamentaux de la grammaire à partir de la période alexandrine : l'enseignement proprement dit, ce qui a toujours été la tâche du « grammairien », et la description systématique de la langue, dont la Tekhnè attribuée à Denys le Thrace constitue l'illustration grecque.

La source de tout savoir

Comme enseignement, la grammaire conserve ses traits originels : lecture expressive et écriture, explication des mots, interprétation des textes, etc., ce qui donne lieu dès l'époque républicaine à de nombreuses monographies et commentaires de textes. Il n'en reste, au plus, que de courts fragments. Les sujets les plus variés étant abordés à cette occasion, cet aspect de la grammaire apparaît rapidement, à Rome, comme étant la base même de la culture, à partir de l'idée simple que qui sait expliquer les mots sait expliquer les choses, donc le monde. Par le biais de l'étymologie, la grammaire devient ainsi le fondement de toutes les autres connaissances, une sorte de savoir commun à tous les savoirs. Cette tradition aboutit, à l'extrême fin de la latinité, à la somme encyclopédique d'Isidore de Séville, les Origines. On comprend par là que dans le classement des connaissances scientifiques qui apparaît au ier siècle avant notre ère, et qui représentera jusqu'à la fin du Moyen Âge le cadre intangible du savoir (trivium et quadrivium), la grammaire vienne en premier.

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de grammaire, assistant de latin à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Marc BARATIN. GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) - Les grammairiens latins [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARABE (MONDE) - Langue

    • Écrit par David COHEN
    • 9 385 mots
    • 3 médias
    ...c'est-à-dire qu'il en fût tiré un corps de règles, une claire description d'un usage devenu coercitif. La tradition impute l'initiative de la constitution d'une grammaire au calife ‘Alī, qui l'aurait ordonnée pour défendre précisément la pureté linguistique du texte sacré contre les risques de corruption que lui...
  • ARISTOPHANE DE BYZANCE (257 av. J.-C.?-? 180 av. J.-C.)

    • Écrit par Universalis
    • 192 mots

    Directeur de la bibliothèque d'Alexandrie vers ~ 195, Aristophane de Byzance publia une version d'Homère, la Théogonie d'Hésiode, Alcée, Pindare, Euripide, Aristophane et peut-être Anacréon. Un grand nombre des « arguments » qui figurent au début des manuscrits de comédies et...

  • BEAUZÉE NICOLAS (1717-1789)

    • Écrit par Michel BRAUDEAU
    • 278 mots

    Né à Verdun, Beauzée s'attache d'abord aux sciences et aux mathématiques avant de s'intéresser à la grammaire. Lorsque Dumarsais meurt en 1756, Beauzée lui succède à la rédaction des articles de grammaire de l'Encyclopédie. Il publie en 1767 sa Grammaire générale ou...

  • CORAN (AL-QURĀN)

    • Écrit par Régis BLACHÈRE, Claude GILLIOT
    • 13 315 mots
    • 1 média
    ...qui faisait de la langue arabe en général, et du texte coranique en particulier, l'insurpassable expression de la transcendance elle-même. Commentaires grammaticaux et recherches philologiques n'ont donc pas été, dans l'Islam des origines et jusque dans le monde islamique contemporain, des disciplines...
  • Afficher les 32 références

Voir aussi