GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat)
Fondé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ou GIEC – en anglais, IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) –, est un organisme international qui regroupe 195 pays membres. Sa principale activité est d’élaborer des rapports qui analysent et synthétisent les travaux menés dans le monde entier et publiés dans la littérature scientifique afin de présenter, tous les cinq à sept ans, l’état actuel des connaissances sur le changement climatique, ses conséquences sur la société et l’environnement et les possibilités de le maîtriser. En 2007, le GIEC a obtenu le prix Nobel de la paix, conjointement avec Al Gore, « pour les efforts de construction et de diffusion des connaissances concernant les changements climatiques causés par l’homme, et pour avoir donné des bases aux décisions qui permettront de lutter contre ces changements ».
Genèse du GIEC
Les études sur le climat des précurseurs du xixe siècle – comme le Français Joseph Fourier (1768-1830), le Britannique John Tyndall (1820-1893) et le Suédois Svante Arrhenius (1859-1927) – sont reprises dans la seconde moitié du xxe siècle grâce aux technologies qui facilitent le recueil des observations et l'utilisation de modèles numériques. En 1964, le météorologue suédois Bert R. J. Bolin (1925-2007) favorise au sein du Conseil international des unions scientifiques (ICSU, pour International Council of Scientific Unions), devenu depuis Conseil international pour la science, la création en collaboration avec l'OMM du Committee on Atmospheric Sciences (CAS) dont il devient le président et lance, en 1967, le Global Atmospheric Research Program (GARP). Conscient des enjeux mondiaux des conséquences du réchauffement climatique, il milite pour que le GARP devienne en 1980 le Programme mondial de recherche sur le climat. Il est également l'un des coauteurs du rapport Bruntland (1987) sur le développement durable, publié par le PNUE et qui a servi de base de discussions lors de la conférence de Rio en 1992. En 1988, Bert Bolin réussit à persuader l'OMM et le PNUE de fonder le GIEC.
En décembre 1988, l'Assemblée générale des Nations unies fixe la mission du GIEC. Elle consiste à préparer, sur la base des informations scientifiques disponibles, un état de tous les aspects du changement climatique et de ses impacts, en incluant les aspects socio-économiques. Le GIEC doit aussi envisager des stratégies pour répondre à ce changement climatique et proposer des éléments de discussion pour la mise en place d’une convention internationale sur le climat qui sera finalement adoptée en 1992. Bert Bolin a été le premier président du GIEC, assurant cette fonction jusqu’en 1997.
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Écrit par
- Michel PETIT : ancien membre du bureau du GIEC, ancien directeur de l'Institut national d'astronomie et de géophysique
Classification
Pour citer cet article
Michel PETIT, « GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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