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GIEC (3e RAPPORT D'ÉVALUATION DU)

Dans son troisième rapport, finalisé et publié au premier trimestre de 2001, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (G.I.E.C., ou I.P.C.C. en anglais) a confirmé la réalité du réchauffement planétaire au cours du xxe siècle; l'influence significative et croissante des activités humaines sur ces changements; et la probabilité de changements climatiques autrement importants au cours du xxie siècle, des changements sans équivalent depuis au moins 10 000 ans.

La température moyenne de l'air à la surface du globe a augmenté de 0,6 0C au cours du xxe siècle, d'abord de 1910 à 1945 sous l'influence de facteurs naturels, ensuite de 1976 à 2000 en réponse à l'intensification anthropique de l'effet de serre. La croissance des températures s'est effectuée surtout dans la basse atmosphère et sur les continents, et concerne plus la nuit que le jour. L'étendue et l'épaisseur des glaces de l'océan Arctique ont diminué depuis les années 1950. Les précipitations semblent accrues aux latitudes moyennes et hautes des continents de l'hémisphère Nord, mais diminuées sur la bande subtropicale. La distribution géographique des événements extrêmes (sécheresses prolongées, pluies fortes et inondations, tempêtes violentes) semble s'être modifiée au cours du xxe siècle, avec notamment un renforcement de la fréquence de fortes pluies vers les zones tempérées de l'hémisphère Nord. Dans certains cas, les changements climatiques ont déjà eu des incidences décelables sur la biosphère naturelle et l'agriculture. De nombreuses analyses indiquent que le réchauffement climatique du xxe siècle a été le plus fort du IIe millénaire.

Les projections du réchauffement planétaire pour le xxie siècle vont de 1,4 à 5,8 0C, un éventail plus large que celui qui avait été annoncé dans le deuxième rapport du G.I.E.C., en 1995. Le réchauffement le plus fort correspond à une évolution de la composition atmosphérique selon le scénario suivant: un développement économique rapide sur la base de carburants fossiles, entraînant l'intensification accélérée de l'effet de serre par les émissions de gaz carbonique (CO2) et l'adoption partout dans le monde de mesures d'élimination de la pollution par le dioxyde de soufre (SO2), réduisant rapidement de ce fait l'effet atténuant des aérosols anthropiques. L'élargissement de l'éventail des projections traduit donc surtout des incertitudes de nature politico-économique et technologique.

Pour un scénario donné, les modèles climatiques s'accordent sur un réchauffement plus fort sur les continents et une accélération du cycle hydrologique planétaire. Cependant, on mesurait encore mal les effets radiatifs des aérosols anthropiques, surtout les effets indirects par modification des propriétés des nuages, qui peuvent atténuer le réchauffement. De même pour les modifications du cycle hydrologique, qui renforcent encore l'effet de serre par la rétroaction de la vapeur d'eau, mais influencent également la distribution géographique de l'eau douce disponible et celle du risque d'événements extrêmes. Reste aussi posée, au moment de la publication de ce troisième rapport, la question du seuil à partir duquel se déclareront des changements irréversibles et de très grande échelle, tels que la continuation pendant plusieurs siècles de la montée du niveau de la mer.

Dans un chapitre de ce rapport, « Impacts, adaptation et vulnérabilité », on relève que l'application de deux modèles climatiques différents à un même scénario d'émissions donne deux cartes contradictoiresde modifications du ruissellement, notamment sur l'Inde et les États-Unis. À l'échelle régionale, les projections des impacts écologiques et économiques restent incertaines, mais[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche honoraire du C.N.R.S., laboratoire de météorologie dynamique, École polytechnique, Palaiseau

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Robert KANDEL. GIEC (3e RAPPORT D'ÉVALUATION DU) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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