Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TYRRELL GEORGE (1861-1909)

La principale figure du modernisme catholique anglais. Irlandais, de famille ouvrière pauvre, George Tyrrell se convertit au catholicisme à dix-huit ans et entra peu après chez les Jésuites. Prêtre en 1891, nommé professeur de philosophie morale, il fut écarté de sa chaire en 1896, ses supérieurs le jugeant trop « thomiste ». C'est alors qu'il se lia avec le baron von Hügel et l'abbé Bremond. Ses publications aggravèrent peu à peu ses difficultés avec la Compagnie de Jésus, dont il fut exclu en 1906, et avec Rome, qui le priva des sacrements l'année suivante, après l'encyclique Pascendi. Retiré chez une Anglaise moderniste, de vieille et noble famille catholique, miss Petre, il y fut emporté par la maladie en 1909 sans s'être rétracté. Rome lui fit refuser les funérailles catholiques.

Tyrrell n'était pas un exégète ni un historien : plutôt un spirituel et un essayiste apprécié du public. Deux de ses controverses montrent bien son orientation d'esprit. À un de ses articles intitulé Théologisme, un jésuite français, le père Lebreton, répondit Catholicisme ; et au cardinal Mercier qui l'avait pris à partie dans sa lettre pastorale intitulée Modernisme, il répondit lui-même : Médiévalisme. Il avait demandé que, sur sa tombe, fût marquée sa qualité de prêtre catholique.

Certains, à tort, l'ont pris pour un « pur sceptique » ; d'autres ont jugé que, si Hügel fut le saint du modernisme, Tyrrell en avait été le martyr. Ce fut certainement un esprit vif, agile et excessif, déjà touché par la maladie au temps de ses tribulations, mais profondément religieux. On en peut juger notamment par les documents que représentent son autobiographie, inachevée mais continuée par miss Petre (Autobiography and Life of George Tyrrell, 1912) ou par ses Lettres à Henri Bremond, publiées en 1971.

— Émile POULAT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales

Classification

Pour citer cet article

Émile POULAT. TYRRELL GEORGE (1861-1909) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MODERNISME, catholicisme

    • Écrit par Émile POULAT
    • 5 231 mots
    ...Grande-Bretagne, le catholicisme est minoritaire, sauf en Irlande où il est très rural et traditionnel. Trois noms y résument le modernisme : le père George Tyrrell (1861-1909), exclu de la Compagnie de Jésus en 1906 et mort prématurément peu après ; le baron Friedrich von Hügel (1852-1925), originaire...
  • PETRE MAUDE (1863-1942)

    • Écrit par Émile POULAT
    • 284 mots

    Miss Petre, ainsi qu'elle était et demeure connue, a été, avec l'Italienne Antonietta Giacomelli, l'une des deux femmes du modernisme catholique. Elle appartenait à une vieille et noble famille catholique anglaise où, de tradition, la fidélité à l'Église romaine et la haute culture...