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GABON

Nom officiel

République gabonaise (GA)

    Chef de l'État

    Brice Oligui Nguema (depuis le 30 août 2023)

      Chef du gouvernement

      Raymond Ndong Sima (depuis le 8 septembre 2023)

        Capitale

        Libreville

          Langue officielle

          Français

            Unité monétaire

            Franc CFA

              Population (estim.) 2 349 000 (2023)
                Superficie 267 667 km²

                  Évolution depuis l'indépendance

                  Léon Mba, 1967 - crédits : Keystone-France/ Gamma-Rapho/ Getty Images

                  Léon Mba, 1967

                  La mise en place des nouvelles institutions fut difficile. Une première Constitution instituant un régime parlementaire fut adoptée le 4 novembre 1960 par l'Assemblée nationale contre l'avis du Premier ministre et chef de l'État par intérim Léon Mba, partisan du régime présidentiel, qui refusa de l'appliquer, ce qui provoqua le mécontentement des députés. Ceux-ci préparèrent alors une motion de censure. Mais Léon Mba fit arrêter le président de l'Assemblée nationale, Paul-Marie Gondjout, et d'autres députés. Fragilisé par ces arrestations des membres de son propre parti, Léon Mba se rapprocha du leader de l'opposition, Jean-Hilaire Aubame, pour négocier une entente. Celle-ci, très vite conclue, prit le nom d'« Union nationale ». Elle regroupa le BDG, l'UDSG et le PUNGA Sous ses auspices furent élus, le 12 février 1961, le premier président de la République gabonaise − en l'occurrence, Léon Mba −, et une nouvelle Assemblée qui, aussitôt, adopta une nouvelle Constitution dotant le Gabon d'un régime de type présidentiel. Le 21 février 1961 fut formé un gouvernement d'union nationale. Mais Léon Mba voulant imposer le BDG comme parti unique, l'expérience d'union nationale prit fin le 19 février 1963, avec l'éviction de l'opposition du gouvernement. Dès lors, le climat politique se dégrada. Le 21 janvier 1964, l'Assemblée fut dissoute. Les législatives, fixées au 23 février 1964, ne purent avoir lieu car, dans la nuit du 17 au 18 février, l'armée prit le pouvoir. Mais, dès le lendemain, l'armée française intervint et rétablit Léon Mba dans ses fonctions. Secoué par le coup d'État et miné par la maladie, ce dernier mourut le 28 novembre 1967. Comme le stipulait la Constitution, révisée à dessein le 17 février 1967, le vice-président Bongo lui succéda le 2 décembre 1967.

                  Dès le 13 mars 1968, le nouveau président créa un parti unique dénommé Parti démocratique gabonais, qui abolit toutes les libertés démocratiques. À partir de 1973, la hausse du prix du pétrole permit l'aboutissement de quelques grands projets laissés par Léon Mba (port d'Owendo, barrage hydroélectrique de Kinguélé, chemin de fer baptisé Transgabonais). Le pays connut une activité fébrile, donnant l'impression d'un décollage économique. Mais, bientôt, la persistance des malversations − détournement de 60 milliards de francs CFA par des douaniers en 1979, indélicatesses à l'origine de la faillite de la Société nationale gabonaise d'assurances et de réassurances (Sonagar) et de la société d'hydrocarbures Pizo au cours des années 1980, etc. − mit en difficulté les finances publiques. L'endettement du pays s'accrut considérablement. En 1985, la crise plongea la majeure partie de la population dans la pauvreté, tandis qu'une infime minorité continuait à vivre dans l'aisance. Le mécontentement grandissant se traduisit, à partir de janvier 1990, par une succession de grèves et de violentes manifestations. En février, la pression populaire devint telle que le président Omar Bongo dut convoquer une conférence nationale, laquelle se tint du 23 mars au 18 avril 1990. Le principal résultat en fut le rétablissement du multipartisme. Mais rien ne changea fondamentalement dans la gestion du pays. Le problème de la fraude électorale devint la gangrène de la vie publique, hypothéquant dangereusement l'avenir. Tous les scrutins organisés à partir de 1990 furent entachés d'irrégularités donnant lieu à la contestation des résultats et à des troubles sociaux. Les mouvements populaires les plus graves, consécutifs à la présidentielle du 5 décembre 1993, eurent lieu en février 1994. Malgré les nombreuses concertations entre le pouvoir et l'opposition, le problème de la transparence électorale continue de se poser avec acuité, entraînant, au fil des scrutins, outre des désordres[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur d'État ès lettres et sciences humaines, professeur titulaire des Universités, enseignant à la faculté des lettres et sciences humaines de Libreville
                  • : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Nicolas METEGUE N'NAH et Roland POURTIER. GABON [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Gabon : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Gabon : carte physique

                  Gabon : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Gabon : drapeau

                  Canopée, forêts du Gabon - crédits : D. Louppe/ CIRAD

                  Canopée, forêts du Gabon

                  Autres références

                  • GABON, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE (A-ÉF)

                    • Écrit par Alfred FIERRO
                    • 500 mots

                    Jusqu'en 1883, les possessions françaises d'Afrique équatoriale ont été administrées par un officier de marine portant le titre de commandant supérieur des Établissements français du golfe de Guinée. Le 16 décembre 1883, l'administration du Gabon est détachée de celle...

                  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Histoire et traditions

                    • Écrit par Jean DEVISSE, Universalis, Francis GEUS, Louis PERROIS, Jean POLET
                    • 6 689 mots
                    L'art gabonais est un art religieux, fortement enraciné dans les structures sociales de chaque communauté. Le masque, ou la statue, n'est pas par lui-même un objet sacré : c'est le réceptacle ou le support d'une force spirituelle que le groupe souhaite utiliser. L'image de bois est un symbole et un...
                  • BAGOMBÉ RÉACTEUR NUCLÉAIRE NATUREL DE

                    • Écrit par Yves GAUTIER
                    • 574 mots

                    Le gisement d'uranium d'Oklo, au Gabon, présente une particularité unique au monde : véritable curiosité géologique, il est constitué d'une quinzaine de réacteurs nucléaires naturels qui fonctionnent sur un principe équivalent de ceux qui sont réalisés par l'homme pour la production...

                  • BAKOTA ou KOTA

                    • Écrit par Roger MEUNIER
                    • 410 mots

                    Population bantoue, du groupe nord-ouest, les Bakota (ou Kota, singulier Mukota) constituent une des populations forestières du Gabon, comme les Fang, leurs voisins, avec lesquels ils partagent de nombreux traits. Au nombre d'environ 44 000, ils sont dispersés dans l'est du Gabon et au Congo, de...

                  • Afficher les 15 références

                  Voir aussi