Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FUSIONS-ACQUISITIONS

  • Article mis en ligne le
  • Écrit par et

Les différents modes de croissance externe

Le terme de fusion utilisé dans la littérature économique recouvre différents mécanismes qui permettent de réunir sous le même contrôle deux entreprises auparavant séparées.

La fusion

Fusion d'entreprises - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fusion d'entreprises

D'un point de vue juridique, la fusion est l'opération par laquelle une société (A) en annexe une autre (B). La société absorbée disparaît et l'ensemble de son actif et de son passif est alors entièrement transféré à la société absorbante (A' après fusion). Généralement, la société absorbante demeure, mais la fusion peut aussi donner naissance à une nouvelle société (C). Après une période de négociation, les conseils d'administration des deux sociétés concernées doivent déposer un projet de fusion sur lequel s'exprimeront les actionnaires pour approbation en assemblée générale extraordinaire (A.G.E.). La fusion suppose donc une coopération entre les deux équipes dirigeantes. Les actionnaires de la société absorbée (B) étant rémunérés en actions nouvelles de la société absorbante, ils deviennent actionnaires de cette société (A') après fusion (fig. 1). En cas de création d'une société nouvelle (C), les actionnaires initiaux de A et B deviennent actionnaires de la société C résultant de la fusion. Les deux situations sont équivalentes.

En pratique, la fusion est le mode de prise de contrôle le moins utilisé (moins de 10 p. 100 des cas), la plupart des opérations prenant plutôt la forme d'acquisition de titres de propriété.

Les prises de participation

Une prise de participation consiste en l'acquisition de titres d'une société (cotée ou non). Toutes les prises de participation ne conduisent pas à un changement de contrôle. En droit des sociétés, l'exercice du contrôle suppose théoriquement la détention de la majorité du capital ou des droits de vote. Dans la réalité, quand le reste de l'actionnariat est diffus, une participation minoritaire est toutefois souvent suffisante pour contrôler une entreprise en raison des règles de quorum dans les assemblées générales, de l'absentéisme et du manque de coordination des petits porteurs. À titre d’exemple, Vincent Bolloré a pris le contrôle d’Havas en 2005 avec seulement 22 p. 100 du capital, et il préside depuis lors le conseil d’administration de cette société.

Prise de participation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Prise de participation

Les titres de la société visée peuvent être acquis en échange de numéraire, de titres de la société acheteuse ou d'autres titres. Contrairement à la fusion, l'acquisition de titres peut être réalisée sans l'assentiment de l'équipe dirigeante de la cible (dans le cas où propriété et contrôle sont séparés). Parallèlement, les actionnaires de la cible restent libres de céder ou de conserver leurs titres. Si certains d'entre eux décident de les conserver, la présence de minoritaires risque alors de limiter les actions de l'actionnaire dominant. Par exemple, si ce dernier souhaite procéder à une intégration complète des deux entreprises par fusion, il lui faudra obtenir l’accord des deux tiers des actionnaires lors d’un vote en assemblée générale extraordinaire (A.G.E.) dans les deux entreprises. Par ailleurs, la société contrôlée reste juridiquement distincte de l'acquéreur à l'issue de l'opération (fig. 2). Le mécanisme de prise de contrôle dépend des caractéristiques des titres : cotés ou non, concentrés dans les mains de quelques actionnaires ou dispersés.

La prise de participation avec changement de contrôle dans une société non cotée

Dans les sociétés non cotées, le capital social est partagé entre quelques actionnaires, souvent proches des dirigeants, voire entre des actionnaires-dirigeants. La prise de contrôle prend alors généralement la forme d'une négociation de la (ou des) part(s) détenue(s) par le ou les actionnaires dominants. Dans[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur d'économie et finance (E.S.S.E.C.), chercheur à l'unité mixte de recherche Théma (Théorie économique, modélisation et applications) C.N R.S.-université de Cergy-Pontoise
  • : docteur en sciences économiques, professeur agrégé des Universités, université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

Classification

Pour citer cet article

Patricia CHARLÉTY et Saïd SOUAM. FUSIONS-ACQUISITIONS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le

Médias

Fusion d'entreprises - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fusion d'entreprises

Prise de participation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Prise de participation

Autres références

  • ASSURANCE - Évolution contemporaine

    • Écrit par , et
    • 5 341 mots
    ...branches accidents du travail et santé, branches d'assurances réservées dans d'autres pays, comme la France, à des organismes publics (Sécurité sociale). La France a connu à la fin de 1996, avec la fusion des groupes AXA et U.A.P., le premier mouvement de concentration de grande ampleur au niveau européen...
  • AVIATION - Histoire de l'aviation

    • Écrit par , et
    • 10 106 mots
    • 34 médias
    Compte tenu de l'ampleur des investissements à prendre en compte et de la recherche d'économies d'échelle indispensables à une bonne rentabilité,l'industrie aéronautique et spatiale a procédé, depuis les années 1990, à de multiples rationalisations qui se sont traduites par de nombreuses fusions...
  • BOURSE - Microstructure des marchés financiers

    • Écrit par et
    • 5 883 mots
    • 1 média
    La concurrence entre les places boursières pour attirer à la fois les entreprises émettrices de titres et les investisseurs a favorisé les alliances, partenariats et fusions. Parmi les opérations les plus représentatives peuvent être citées celles liées à Euronext, bourse paneuropéenne issue de la...
  • CAPITALISME - Sociologie

    • Écrit par
    • 3 521 mots
    • 2 médias
    ...de l'action de raiders pressés de créer de la plus-value par le simple jeu boursier. Avec les années 1990, le changement se précipite à nouveau. La décennie enregistre une extraordinaire explosion des opérations de fusions-acquisitions. Au nom de la chasse aux coûts, la concentration financière,...
  • Afficher les 17 références