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LOTT FELICITY (1947- )

Le parcours de Felicity Lott n'a eu ni l'évidence ni la rapidité de celui d'une enfant prodige. Sa carrière, commencée assez tardivement, s'est d'abord circonscrite à la Grande-Bretagne. Alors qu'elle approche de la quarantaine, celle qu'on surnomme familièrement « Flott » finit par se produire sur le Vieux Continent et aux États-Unis. Elle y remportera d'éclatants succès et se placera ainsi au premier rang des sopranos de sa génération.

Felicity Lott naît le 8 mai 1947 à Cheltenham, en Angleterre. À l'âge de six ans, elle débute l'étude du piano et, à douze ans, prend ses premières leçons de chant. Elle appartient à la chorale de l'église locale et joue du violon dans l'orchestre de son école. La musique ne semble cependant pas être au centre de ses préoccupations. Elle entre au Royal Holloway College de l'université de Londres pour y apprendre les langues romanes (latin et français) afin de devenir interprète. C'est dans cette intention qu'elle effectue un séjour en France – à Voiron, dans l'Isère –, où elle assure sa subsistance en donnant des cours d'anglais. Sur son temps libre, elle suit néanmoins l'enseignement d'Elisabeth Maximovitch au Conservatoire de Grenoble. De retour en Angleterre, elle entre finalement, en 1969, à la Royal Academy of Music de Londres ; elle y conclut son cursus en 1973, avec un premier prix. Elle atteint alors ses vingt-six ans et fait ses premiers pas sur la scène de l'Unicorn Opera à Abington, sous les traits de Seleuce (Tolemeo de Haendel) puis de Natacha (Guerre et Paix de Prokofiev). En 1975, elle incarne Pamina (La Flûte enchantée de Mozart) au sein de la troupe de l'English National Opera. Covent Garden lui confie, en 1976, un petit rôle lors de la création mondiale de l'opéra de Hans Werner HenzeWe Come to the River. Le grand théâtre londonien fait alors régulièrement appel à elle en tête d'affiche : Anne Trulove (The Rake's Progress de Stravinski), Blanche de la Force (Dialogues des carmélites de Poulenc) Ellen Orford (Peter Grimes de Britten), Eva (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner), la Comtesse Almaviva (Les Noces de Figaro de Mozart), la Maréchale (Le Chevalier à la rose de Richard Strauss). Le festival de Glyndebourne, qui, quelques mois auparavant, ne l'avait pas jugée digne d'entrer dans son chœur, fait d'elle dès 1977 une véritable vedette et lui offre Pamina, Anne Trulove, Dona Elvira (Don Giovanni de Mozart) ainsi que de nombreux personnages straussiens : Octavian (Le Chevalier à la rose), Christine Storch (Intermezzo), la Comtesse Madeleine (Capriccio) et le rôle-titre dans Arabella.

En 1979, Felicity Lott franchit enfin la Manche et se fait applaudir au Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles, avec Poppée (Le Couronnement de Poppée de Monteverdi). Elle y reviendra à de multiples reprises dans ses emplois de prédilection, auxquels il faut ajouter désormais l'héroïne principale de Louise de Gustave Charpentier. Au côté de Régine Crespin (Madame de Croissy), elle enregistre en 1980 Blanche de la Force (Dialogues des carmélites). En 1986 elle débute au Metropolitan Opera de New York sous les traits de la Comtesse Madeleine (Capriccio), rôle qu'elle reprendra en 1993 à l'Opéra de Paris avant d'incarner, la même année, la Maréchale (Le Chevalier à la rose) au Théâtre du Châtelet. Elle s'illustre encore avec Fiordiligi (Così fan tutte de Mozart) et la Gouvernante (Le Tour d'écrou de Britten). Les plus grandes scènes et les orchestres les plus fameux – Chicago, Genève, Berlin, Vienne, Copenhague, Milan, Hambourg, Dresde, le festival de Salzbourg, le Concertgebouw d'Amsterdam – ne peuvent se passer d'elle. Au fil d'une importante discographie, elle rencontre notamment Michel Sénéchal, Ian Bostridge, Stephen Varcoe,[...]

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Pierre BRETON. LOTT FELICITY (1947- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )