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PRIMAKOV EVGUENI (1929-2015)

Evgueni Primakov - crédits : Sergei Guneyev/The LIFE Images Collection/ Getty Images

Evgueni Primakov

Evgueni Maximovitch Primakov est né le 29 octobre 1929 à Kiev, en U.R.S.S. (aujourd’hui en Ukraine). Il est élevé par sa mère à Tbilissi, en République socialiste soviétique de Géorgie. Il gardera toujours le secret sur sa jeunesse et ne confirmera ni n’infirmera les allégations prétendant que ses parents étaient juifs, que son père avait disparu dans une purge stalinienne, ou encore que son véritable nom de famille était Finkelstein. Il est diplômé de l’Institut d’études orientales de Moscou en 1953, puis obtient un diplôme d’économie de l’université d’État Lomonossov de Moscou en 1956. Après avoir rejoint le Parti communiste de l’Union soviétique en 1959, il travaille de 1962 à 1970 pour la Pravda, le quotidien du parti, comme correspondant pour le Moyen-Orient, chroniqueur et rédacteur adjoint. Il est ensuite directeur adjoint (1970-1977), puis directeur (1985-1989) de l’Institut d’économie mondiale et des relations internationales, le principal organe de réflexion sur la politique étrangère du pays. Arabophone, il est directeur de l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de 1977 à 1985.

Dans les années 1980, Evgueni Primakov fut un partisan de la politique de la perestroïka (« restructuration ») mise en œuvre par Mikhaïl Gorbatchev : il fut envoyé spécial de ce dernier pour engager des pourparlers avec le président irakien Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe et plus largement une figure importante de la communauté du renseignement, en tant que premier directeur adjoint du Comité pour la sécurité d’État (K.G.B.), chef de la Première direction générale (renseignement extérieur) du K.G.B. et directeur du Service des renseignements extérieurs de la Russie postsoviétique.

Le président russe Boris Eltsine le nomme ministre des Affaires étrangères en janvier 1996 et Premier ministre en septembre 1998. Si certains, à l’Ouest, s’inquiètent de voir un ancien chef du renseignement occuper cette fonction, Evgueni Primakov s’avère populaire en Russie. Après huit mois à ce poste, néanmoins, il est limogé par Eltsine, sous la pression des oligarques, au motif qu’il aurait échoué à établir un plan économique concret. Aux élections à la Douma d’État (chambre des députés) de décembre 1999, il conduit la liste de la coalition La Patrie-Toute la Russie, mais celle-ci obtient moins de voix que le bloc Unité, dirigé par Vladimir Poutine. D’abord candidat à l’élection présidentielle de 2000, il renonce finalement à se présenter en raison de l’affaiblissement de sa base politique. Il quitte sa formation lorsque celle-ci se rapproche d’Unité en 2001.

Sous la présidence de Vladimir Poutine, Evgueni Primakov est chargé de plusieurs missions diplomatiques. Il prend par la suite la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie de la Fédération de Russie ; il cesse toutes ses activités publiques en 2011. Il meurt le 26 juin 2015 à Moscou.

— Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. PRIMAKOV EVGUENI (1929-2015) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Evgueni Primakov - crédits : Sergei Guneyev/The LIFE Images Collection/ Getty Images

Evgueni Primakov

Autres références

  • RUSSIE (Le territoire et les hommes) - La Fédération de Russie

    • Écrit par Myriam DÉSERT, Universalis
    • 18 020 mots
    • 10 médias
    ...occidental, mais aussi de développer ses relations avec l'Asie ou le Moyen-Orient. Ce tournant est confirmé lorsqu'en 1996 Kozyrev est limogé et remplacé par Evgueni Primakov. Ce dernier déclare que la diplomatie russe doit désormais « marcher sur deux jambes », l'une ancrée en Orient, l'autre en Occident....

Voir aussi