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ÉPAMINONDAS (env. 420-362 av. J.-C.)

Général et homme d'État béotien, Épaminondas est né vers 420 avant J.-C. à Thèbes et mort en 362 avant J.-C. à Mantinée.

Fils d'un aristocrate pauvre, Épaminondas reçoit néanmoins une bonne éducation auprès du pythagoricien Lysis de Tarente. Éloigné de la vie politique, il se lance dans des expéditions militaires.

En 382, Sparte profite d'une expédition dans le nord de la Grèce pour prendre le pouvoir à Thèbes. Pendant trois ans et demi, la cité est gouvernée par quelques dictateurs soutenus par une garnison spartiate postée dans la Cadmée (l'acropole). Homme politique en exil, Pélopidas rentre secrètement d'Athènes et renverse la dictature en 379, forçant les troupes spartiates à se rendre.

Durant les huit années qui suivent, Thèbes, alliée à Athènes, repousse Sparte avec succès et reprend la tête d'une fédération de cités de Béotie. En 371, la guerre prend fin, mais Sparte et Athènes s'unissent pour refuser de reconnaître la confédération béotienne, insistant pour que chaque ville négocie séparément le traité de paix. Thèbes demande en revanche que la fédération soit traitée comme une entité à part entière. Épaminondas, qui a été élu béotarque (l'un des cinq magistrats de la fédération), reste sur sa position, même si cela conduit à exclure Thèbes du traité de paix. Sparte possède une armée stationnée à la frontière occidentale de Thèbes, prête à faire suivre son succès diplomatique d'une attaque militaire foudroyante. Mais lors de la bataille de Leuctres, en 371, Épaminondas met en pratique une nouvelle tactique. Au lieu de faire avancer, comme le veut la tradition, une infanterie lourdement armée divisée en un nombre égal de rangées sur tout le front, il masse ses troupes sur l'aile gauche, formant 50 rangées, alors que l'armée spartiate n'en compte que 12. Cette dernière, qui conformément à l'habitude grecque a placé ses meilleures troupes sur son aile droite, est écrasée par la force de l'avancée thébaine. Épaminondas frappe ainsi le point fort de son ennemi, au lieu de son point faible, et inflige à Sparte de si lourdes pertes qu'il met en péril sa possibilité de reconstituer une autre armée. La confédération béotienne est sauvée. Après plus d'un an, l'armée thébaine, dirigée à nouveau par Épaminondas, rentre chez elle victorieuse.

Durant l'hiver (saison inhabituelle pour faire la guerre en Grèce) 370-369, elle envahit le Péloponnèse et pénètre dans la vallée de l'Eurotas, ou Laconie. Pour la première fois depuis au moins deux siècles, une armée ennemie est en vue de Sparte. Les hilotes, habitants de Laconie réduits en esclavage par Sparte depuis plus de 300 ans se révoltent. Épaminondas les libère et crée la Messénie. Il encourage également les Arcadiens, anciens alliés de Sparte, à prendre pour capitale fédérale une ville nouvelle, appelée Mégalopolis (la Grande Cité). Il cherche ainsi à mettre Sparte à l'écart, pour qu'elle ne redevienne jamais une puissance militaire menaçante en dehors du Péloponnèse. En 369-368, Épaminondas dirige avec succès une seconde invasion du Péloponnèse, remportant de nouveaux alliés. En 367, il part secourir son ami Pélopidas, prisonnier du tyran de Phères, en Thessalie. En 366, il envahit à nouveau le Péloponnèse, cherchant à y renforcer l'autorité thébaine. Il obtient des gages de fidélité de plusieurs États et décide de ne pas renverser les gouvernements oligarchiques établis par Sparte.

En 364-363, Épaminondas tente de défier l'empire maritime d'Athènes. À la tête d'une flotte, il met voile sur Byzance et plusieurs cités de l'empire athénien se révoltent contre leur souverain menacé. Mais l'année suivante, une guerre civile éclate dans la confédération arcadienne, obligeant Épaminondas à prendre la tête d'une vaste armée[...]

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Écrit par

  • : ancien professeur d'histoire ancienne au Trinity College à l'université de Dublin
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Herbert William PARKE. ÉPAMINONDAS (env. 420-362 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GRÈCE ANTIQUE (Histoire) - La Grèce antique jusqu'à Constantin

    • Écrit par Claude MOSSÉ, Nicolas SVORONOS
    • 11 765 mots
    • 6 médias
    ...se traduit par un déclin de la puissance militaire spartiate. La défaite infligée à Leuctres, en 371, à l'armée lacédémonienne par le général thébain Épaminondas marque le début de la ruine de Sparte, qui perd peu à peu ses positions dans le Péloponnèse et doit renoncer à toute grande politique extérieure....
  • SPARTE

    • Écrit par Pierre LÉVÊQUE
    • 4 693 mots
    • 1 média
    ...Sparte y perd le quart de ses citoyens et l'immense prestige qu'elle tirait d'être invaincue. C'est aussi la ruine de la confédération péloponnésienne : Épaminondas, un Thébain de génie, affranchit la Messénie, serve depuis près de quatre siècles et dont les habitants avaient été transformés en hilotes...
  • THÈBES DE BÉOTIE

    • Écrit par Pierre LÉVÊQUE
    • 2 656 mots
    • 1 média
    ...les citoyens de toutes les cités ; Thèbes dispose de 4 unités sur 7. Une nouvelle équipe dirigeante apparaît avec Gorgidas, qui réorganise l'armée, et Épaminondas, qui se révèle un admirable stratège. Un corps d'élite est créé, apte à résister aux redoutables hoplites de Sparte, le bataillon sacré dont...

Voir aussi