ÉLISABETH II (1926-2022) reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (1952-2022)

Élisabeth II - crédits : Bettmann/ Getty Images

Élisabeth II

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Née le 21 avril 1926 à Londres, Elizabeth Alexandra Mary Windsor régna, à partir de 1952, sur le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord sous le nom d’Élisabeth II (orth. franç.), et fut parallèlement chef du Commonwealth jusqu’à sa mort, le 8 septembre 2022, au château de Balmoral, en Écosse.

D’une durée de soixante-dix ans et deux cent quatorze jours, le règne d’Élisabeth II est le plus long d’un souverain anglais ou britannique, puisqu’il a dépassé, le 9 septembre 2015, la longévité exceptionnelle du règne de son arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria (1837-1901). Alors que cette dernière avait été le symbole de la prééminence mondiale britannique au xixe siècle, Élisabeth II a vu son pays passer du statut de grande puissance à celui de puissance moyenne. Elle n’en a pas moins constitué pour ses sujets un point de référence, un élément de stabilité dans un monde évoluant de plus en plus vite – nonobstant des périodes de doutes ou de crises –, ce qui contribue à expliquer l’ampleur des manifestations de deuil collectif qui ont eu lieu lors de sa disparition.

De la fille du duc d’York à l’héritière présomptive

Le père d’Élisabeth II, Albert Frederick Arthur George, duc d’York (1895-1952), deuxième enfant de George V, avait épousé en 1923 Elizabeth Bowes-Lyon, une aristocrate écossaise. Pendant la Première Guerre mondiale, il avait servi dans la marine, puis dans l’armée de l’air (1918-1919). Cadet du prince de Galles, il n’était pas appelé à régner. L’abdication de son frère Édouard VIII en décembre 1936, après un règne de trois cent vingt-cinq jours, et son remplacement par le duc d’York, devenu George VI, plaça Élisabeth, sa fille aînée, à la première place dans l’ordre de succession. La nouvelle famille royale se caractérisait par une bonne entente (« nous quatre », disait George VI), à l’inverse de la relation distante que George V avait eue avec ses enfants.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille royale resta en Grande-Bretagne, les jeunes princesses étant placées à l’abri au château de Windsor, le roi et la reine visitant inlassablement les quartiers bombardés par l’aviation allemande pour soutenir le moral des Britanniques. Le 13 octobre 1940, Élisabeth prononça son premier discours radiodiffusé en adressant, d’une voix juvénile mais assurée, des paroles réconfortantes aux enfants de son pays. En 1942, elle devint colonel en chef honoraire du très prestigieux régiment des grenadiers de la Garde et, deux ans plus tard, elle intégrait le Conseil d’État chargé de se substituer au souverain en cas de maladie ou de déplacement à l’étranger (George VI effectua plusieurs visites auprès des troupes britanniques outre-mer). En février 1945, elle intégra l’Auxiliary Territorial Service, l’un des quatre services auxiliaires de l’armée britannique réservés aux femmes, où elle apprit la mécanique et à conduire des camions. Au soir du 8 mai, Élisabeth et sa sœur se mêlèrent incognito à la foule londonienne célébrant la capitulation allemande et purent se rendre compte de la popularité de la monarchie : en restant aux côtés de leurs sujets, George VI et son épouse avaient tissé un lien particulier avec eux, dont Élisabeth allait continuer de bénéficier à la suite de son accession au trône.

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Deux événements majeurs eurent lieu en 1947. En avril, au cours d’un voyage officiel des membres de la famille royale – ou Royals – dans les colonies d’Afrique australe et au cours d’un discours radiodiffusé dans l’ensemble de l’Empire britannique à l’occasion de son vingt et unième anniversaire, Élisabeth prit un engagement qui devait être capital pour le reste de sa vie : « Je déclare devant vous tous que toute ma vie, qu’elle soit longue ou brève, sera consacrée à votre service et au service de notre grande famille impériale à laquelle nous appartenons tous. » Ce « serment du Cap » fut la principale raison pour laquelle, devenue reine, elle exerça son rôle si diligemment jusqu’à son dernier souffle. Ce serment explique aussi l’importance qu’Élisabeth II a toujours accordée à « l’Empire », qui allait vite devenir le « Nouveau Commonwealth des Nations ». En novembre, elle épousait Philip Mountbatten, duc d’Édimbourg (1921-2021), par ailleurs son cousin au troisième degré (la reine Victoria était leur arrière-arrière-grand-mère commune). Issu de la famille royale grecque mais ayant renoncé à tous ses titres non anglais et s’étant converti à l’anglicanisme, Philip se montrait respectueux et respectable, et affichait des états de service impeccables dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais une partie de l’opinion critiqua ces fiançailles avec un prince désargenté et dont trois beaux-frères avaient combattu dans les rangs allemands. Le 20 novembre 1947, la cérémonie de mariage fut radiodiffusée auprès d’un auditoire estimé à 200 millions de personnes. Deux premiers enfants naquirent de cette union : Charles, en 1948, et Anne, en 1950. Et la fratrie s’agrandit en 1960 avec Andrew, puis Edward en 1964.

La santé de George VI déclinant, Élisabeth effectua plusieurs activités officielles à sa place. En février 1952, elle partit pour une tournée des États du Commonwealthde l’hémisphère Sud. Elle était au Kenya avec Philip lorsqu’elle apprit le décès du roi, et rentra à Londres où elle fut proclamée officiellement reine sous le nom d’Élisabeth II.

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Élisabeth II - crédits : Bettmann/ Getty Images

Élisabeth II

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